Baudelet avance en famille
C'est l'histoire d'une famille qui travaille dans le déchet depuis des lustres. Bientôt centenaire dans l'activité, le groupe Baudelet fête ses 50 ans cette année. L'occasion de zoomer sur la quatrième génération. Comme à l'origine, au féminin...
La relève ? Pas encore mais Bernard Poissonnier, PDG de Baudelet environnement, y songe si on en juge par la place qu’il commence à laisser à ses enfants. Caroline (à la communication) et Jean-Baptiste (à la filière métaux) incarnent effectivement la future gouvernance familiale. «Avec le directeur adjoint, c’est l’embryon du comité stratégique», entrevoit le père. Les Baudelet-Poissonnier travaillent en famille depuis 1920. A l’époque, pas de société mais une famille qui vit depuis longtemps de la ferraille. «On a préféré retenir 1964 qui est la date de la création officielle de l’entreprise, explique Caroline Poissonnier. Pour ce qui précède cette date, on n’a pas d’archives, quasiment pas de photos.» Mais des souvenirs de “l’écoparc” fondé par son grand-père Jean. «Petits, avec mon frère Jean-Baptiste, on venait voir les daims. Mon grand-père voulait montrer que l’endroit était sain car les daims sont des animaux très fragiles, qui ne survivent pas en milieu pollué. Mes enfants font les mêmes promenades aujourd’hui», ajoute cette jeune mère de famille.
Un groupe familial indépendant. Baudelet employait au début des années quatre-vingts 32 salariés. Aujourd’hui, le groupe avoisine les 300 personnes. «Beaucoup nous ont connus petits, mon frère et moi», rappelle Caroline. Après un bac scientifique, la jeune femme s’oriente vers une prépa HEC. Elle passe ensuite quatre ans à l’école supérieure de management de Grenoble («pour ouvrir un maximum de portes»), revient dans la région pour connaître ses premières expériences professionnelles (notamment à La Redoute) jusqu’en 2008. Devant une proposition de CDI dans le web-marketing, elle hésite : «La personne chargée de la communication chez Baudelet prenait sa retraite et mes parents m’ont proposé le poste. Je voulais savoir tout de suite si ça me plairait ou pas. J’ai dit oui.» Après avoir prouvé sa légitimité, Caroline Poissonnier travaille désormais sur des sujets transversaux : «stratégie et gouvernance. Le groupe se structure»… Mais il restera familial et indépendant. «Je crois beaucoup à l’équation déchets = énergie. On peut encore imaginer beaucoup de choses pour demain», suggère Bernard Poissonnier.