Baisse d'activité dans le recyclage

© : Anne Daubrée pour DSI
Federec, syndicat professionnel qui regroupe quelque 1 200 entreprises du recyclage, a présenté son bilan d’activité fin octobre. En 2019, l’activité était en recul et les perspectives pour 2020 sont loin d’être encourageantes.
© : Anne Daubrée pour DSI Federec, syndicat professionnel qui regroupe quelque 1 200 entreprises du recyclage, a présenté son bilan d’activité fin octobre. En 2019, l’activité était en recul et les perspectives pour 2020 sont loin d’être encourageantes.

C’est une mauvaise nouvelle pour l’écologie et pour l’économie : après une baisse de son activité en 2019, le secteur du recyclage subit les conséquences de la pandémie.

Le recyclage a reculé en 2019, et les perspectives pour 2020 ne sont pas encourageantes. Le 28 octobre, lors d’une conférence de presse, à Paris, Federec, syndicat professionnel qui regroupe quelque 1 200 entreprises du recyclage, présentait le bilan de son activité en 2019. L’an dernier, le chiffre d’affaires a baissé de 6 %, pour atteindre 8,5 milliards d’euros. La chute succède à une année 2018 de quasi stabilité (- 0,8 %). En cause : la baisse des prix de revente des matières, conjuguée à la stagnation des tonnages de déchets collectés. Hors BTP, où ils ont crû de 3 %, ces derniers ont reculé de 0,2 %, pour atteindre 33,24 millions de tonnes. La baisse est particulièrement sensible pour les papiers-cartons (- 3,2 %) et les métaux ferreux (- 4,6 %). Les enjeux sont aussi économiques. En effet, la filière représente 30 800 emplois directs non délocalisables, dont 87 %, en contrats à durée indéterminée. Sur le territoire, leur répartition s’accorde à celle de l’implantation des zones d’activité industrielles et commerciales, lesquelles fournissent des gisements de matière. À elles trois, les régions Île-de-France, Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes concentrent plus du quart des effectifs employés en 2019. C’est sur cette base fragile que l’industrie a abordé l’année 2020, une «année très bousculée», commente Manuel Burnand, directeur général de Federec. «La crise sanitaire a énormément perturbé notre secteur (…) Une majorité d’entreprises sont en perte d’activité», explique-t-il. En effet, avec l’arrêt de certaines industries, le secteur a accumulé des surstocks, aggravant les difficultés déjà connues du secteur à trouver des débouchés.

Incertitudes pour l’avenir

Exemple avec les plastiques industriels. Sur fond de collecte bousculée, «la demande a été freinée par l’arrêt de l’industrie automobile et par le ralentissement du BTP. Au total, la filière s’est trouvée dans une situation très complexe, en concurrence avec des granulés vierges disponibles en grande quantité», explique Christophe Viant, président de la branche plastiques. Une obligation potentielle faite aux industriels d’incorporer des plastiques recyclés pourrait aider la filière… C’est à cela que tient la bonne santé du marché du plastique PET qui a connu une forte progression en 2019 (+ 6%). «Ce marché est soutenu par des embouteilleurs, comme Coca-Cola, qui se sont engagés», précise Christophe Viant. Le PET progresse dans les emballages alimentaires, sous l’impulsion de Bruxelles, qui en impose l’incorporation d’au moins 25 % par flacon, à horizon 2025. Les perspectives de la  filière du BTP, elles, s’avèrent plus incertaines, en raison des deux mois de confinement qui ont provoqué ralentissement et arrêt des chantiers, ainsi que de l’instruction des permis de construire. De plus la pandémie a également retardé le calendrier de la définition et mise en place de nouvelles mesures réglementaires à fort impact, avec l’installation de la filière à Responsabilité élargie du producteur (REP) sur les produits et matériaux de construction du bâtiment. Un  facteur d’incertitude qui pèse lourdement sur l’avenir de la filière des déchets BTP. L’ensemble des  filières de recyclage, supposées participer à une économie d’avenir, circulaire et donc plus vertueuse écologiquement, devraient souffrir du deuxième confinement.

Anne DAUBRÉE