Bain de foule et pluie de compliments pour la nouvelle miss France dans son village du Nord

Cortège de "géants", fanfares et déclarations d'amour: Eve Gilles, miss France 2024 fraîchement élue, s'est offert mercredi un bain de foule dans son village de Quaëdypre (Nord), loin des commentaires acerbes que...

Miss France 2024, Eve Gilles, et la directrice de Miss France, Cindy Fabre (G), le 20 décembre 2023 à Quaëdypre, près de Dunkerque © Denis Charlet
Miss France 2024, Eve Gilles, et la directrice de Miss France, Cindy Fabre (G), le 20 décembre 2023 à Quaëdypre, près de Dunkerque © Denis Charlet

Cortège de "géants", fanfares et déclarations d'amour: Eve Gilles, miss France 2024 fraîchement élue, s'est offert mercredi un bain de foule dans son village de Quaëdypre (Nord), loin des commentaires acerbes que ses cheveux courts ont pu susciter. 

Couronne sur la tête et ensemble rouge à manches ballons, la jeune femme de 20 ans, élue miss France samedi, a parcouru en voiture décapotable les rues bondées de son village de quelque 1.100 habitants, au son de la fanfare.

Sa venue a attiré une foule de chasseurs de selfies de toutes les générations, mais aussi des "géants" des villes alentour, ces figures folkloriques de plusieurs mètres de haut portées à dos d'homme lors des carnavals et autres ducasses.

Une fillette brandit une pancarte "Eve tu es magnifique, tu es mon idole", des habitants se pressent aux fenêtres.

Devant les journalistes, Eve Gilles, étudiante à Lille en licence mathématiques et informatique, a souligné son attachement à son village "très chaleureux"... et dit espérer que son élection contribue à améliorer sa desserte par les transports en commun.

Si le Nord-Pas-Calais a donné plusieurs autres "miss" à la France ces dernières années - Iris Mittenaere en 2016, Camille Cerf en 2015, Maëva Coucke en 2018 - Eve Gilles est la première à arborer des cheveux courts.

Interrogée sur les critiques déversées sur les réseaux sociaux après son élection, la jeune femme a préféré ne pas y répondre pour ne pas "envenimer" la situation, mais cité la lutte contre le harcèlement parmi les thèmes lui tenant à coeur.

Claque

"Je ne pense pas être la plus belle femme de France", a-t-elle assuré, ajoutant qu'elle n'aurait pas candidaté "si c'était juste un concours de beauté".

"Le concours Miss France, c'est un peu le féminisme des temps modernes. (…) Cela nous permet de parler de nos valeurs, de nos principes et on est vraiment écouté", a-t-elle encore estimé.

Dans la foule venue l'admirer, Louise Hemelzdael, élève de 3e, se réjouit que l'élection d'Eve Gilles "donne une claque à tous les gens qui la critiquent". 

"Elle est maigre, avec les cheveux courts, ça représente la diversité qu'il y a en France", souligne l'adolescente, déplorant la fréquence des critiques sur le physique dans son collège où "il faut entrer dans un moule".

Plusieurs élus lui ont apporté leur "soutien", dont le député communiste Fabien Roussel, déplorant sur X "la violence d'une société qui n'accepte pas que les femmes se définissent par elles-mêmes", et la députée écologiste Sandrine Rousseau, soulignant que "nos cheveux (...) ne regardent pas les hommes".

"Elle a beaucoup de caractère j'ai l'impression, (...) c'est un super modèle pour les jeunes filles," se réjouit une habitante, Elodie Ioss.

"Je l'ai vue en cours de danse, pas coiffée, pas maquillée, c'est une très belle fille", témoigne Pauline Malabelle, dont la fille Inès avait Eve Gilles comme professeure de danse.

Pour le père de la nouvelle reine de beauté, Bruno, "l'important c'est qu'elle garde les pieds sur terre, qu'elle garde sa bonhomie actuelle, son franc-parler". "C'est quelqu'un qui s'exprime en son propre nom, qui a plein de convictions, (...) on veut surtout qu'elle garde ce côté très nature, et pas qu'elle se stéréotype".

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