AXO : une nouvelle mobilité, collective et douce, dans le Creillois

Désengorger les villes avec un mode de transport plus doux et collectif mais aussi répondre à la demande de mobilité au sein des territoires ruraux... tels sont les objectifs de l'Agglomération Creil Sud Oise. C'est donc tout une réflexion qui été menée pour offrir une mobilité plus large aux habitants : le STAC et Pierre Sud Transports sont devenus AXO. « Il y a eu une concertation publique pour cette amélioration du réseau, explique Gérard Weyn, vice-président de l’ACSO délégué aux Transports publics et maire de Villers-Saint-Paul. Nous voulions satisfaire les habitants de la partie rurale et nous avons du réadapter les offres. » Et notamment ceux de la Vallée du Thérain.

Le Transport à la demande (TAD), la location longue durée de vélos à assistance électrique et un réseau de bus élargi représentent cette nouvelle dynamique pour répondre à ces nouveaux besoins. En place depuis fin mars, le TAD rencontre déjà un fort succès et « a résolu une partie des difficultés concernant le réseau de bus dans le milieu rural », précise Gérard Weyn. Pour les autres projets, l'ACSO fera le bilan au fur et à mesure. Pour Christophe Vacheron, directeur adjoint Business Unit France-Suisse RATP Dev, « l’offre mise en place par RD Creil au service de l’ACSO est un bon exemple de réponse aux enjeux actuels de mobilité : en misant sur la complémentarité des modes, on permet à tous les habitants de se déplacer plus librement, en ayant une empreinte écologique réduite. »

Plus largement, la collectivité veut encourager la fréquentation des transports publics et l'utilisation des modes de transport doux : aujourd'hui, un trajet sur dix se fait en transport collectif au sein de l'agglomération et 60% des déplacements quotidiens se font encore en voiture, et souvent sur des petites distances.

Un réseau de bus plus flexible et étendu

Depuis la loi NOTRe, l'Agglomération Creil Sud Oise s'est agrandie, introduisant des territoires ruraux. De fait, l'offre de mobilité n'était plus en adéquation avec le territoire, avec des petites communes éloignées des centres urbains, notamment Creil. Le TAD répond à cette mobilité rurale : grâce à un système de réservation, les habitants peuvent réserver leur trajet en bus. « Nous ne pouvions pas créer une nouvelle ligne de bus, car il y a trop peu de trafic pour le coût engendré, continue Gérard Weyn. Le TAD est un moyen efficace et rapide car on peut réserver 20 minutes avant ». De nouvelles destinations ont été ajoutées : gare de Creil, la mairie de Montataire, le centre Commercial Leclerc à Thiverny et à la Révolution Française à Saint-Maximin.

Pour aller plus loin, le réseau de bus déjà en place connaîtra un élargissement des horaires en septembre – allant de 4h30 à 1h le lendemain – desservant surtout la gare de Creil, le centre de l'agglomération. « C'est pour répondre aux habitants qui travaillent tôt ou qui prennent le train pour aller travailler », note le vice-président de l’ACSO délégué aux Transports publics. Cet élargissement des horaires dynamise également les lignes des principaux arrêts, comme le centre commercial Cora vers lequel les horaires de la journée seront plus larges. Pour Jean-Claude Villemain, président de Creil Sud Oise, « le nouveau réseau AXO traduit notre volonté de moderniser et d’améliorer l’offre de mobilité proposée aux habitants de l’agglomération. L’objectif est de proposer une desserte fine de nos communes, en combinant différents modes de transport. »

Le vélo électrique : désengorger la ville

Dès le mois de mai, un local à vélos à assistance électrique sera accessible à la gare de Creil, développé en partenariat avec l'association AU5V (Association des Usagers du Vélo, des Voies Vertes et Véloroutes des Vallées de l'Oise). Les habitants pourront louer un vélo pour se déplacer à Creil. Les objectifs annoncés ? Désengorger la ville et proposer un moyen de transport doux et non polluant, surtout pour les petits déplacements. « Nous avons également pensé à une politique tarifaire abordable car il ne faut pas que le prix soit un frein, confie Gérard Weyn. Il faut aussi une politique dynamique, par exemple, à Villers-Saint-Paul, le conseil municipal a voté une aide financière pour la location d'un vélo ».

Si la location des vélos est mise en place, la problématique des pistes cyclables est en réflexion. « Il faut revoir également le réseau de pistes cyclables pour la bonne cohabitation des vélos et des voitures mais aussi développer des pistes cyclables inter-communautés, continue-t-il. C'est un coût fort et une vraie réflexion à mener. » Une réflexion pour l'avenir et la pérennisation de ce mode de transport doux, devenu véritable enjeu stratégique et sociétal.