L’entreprise spécialiste du bien-être et de l’engagement au travail Bloom at Work a organisé pour la troisième année les « Awards du bien-être au travail ». Objectif : mettre en lumière et récompenser les meilleures initiatives RH mises en place par des entreprises au cours de l’année. Zoom sur les dernières tendances et les lauréats.
Crise et confinement obligent, les initiatives présentées en termes de bien-être au travail ont forcément été influencées par le contexte : la moitié sont ainsi directement liées à la situation sanitaire et économique de la crise de la covid-19 et un prix spécial, l’« Initiative Covid-19 la plus réussie », a été créé afin de les mettre en lumière. Pour 65 % des entreprises participantes à ce prix lié à la crise, l’objectif était de maintenir le lien social, la convivialité et de consolider l’esprit d’équipe. Près de 40% des projets présentés répondent aussi au besoin de communiquer régulièrement et efficacement des informations de la direction vers les collaborateurs. 40% visent également à accompagner le télétravail généralisé ou partiel.
Face à l’urgence, les entreprises ont décidé d’agir vite : 100% des projets ont ainsi été lancés de façon top down par la direction générale ou le département des RH. C’est l’usine Ugitech, contrainte de fermer pendant trois semaines lors du premier confinement, qui a remporté le prix avec son concept « Partager ses émotions ». L’idée : proposer des temps d’échanges en petits groupes sous forme d’ateliers de deux heures pour donner une place aux émotions, relancer l’échange et resserrer les liens entre salariés au moment du déconfinement. Résultat, 22 ateliers d’accompagnement ont été réalisés avec plus de 150 collaborateurs. « Chacun était amené à aborder son ressenti du confinement, à décrire son niveau d’équilibre pro/perso, ses peurs, ses motivations et ses manques pour la suite », explique Frédérique Desrosiers, responsable du pôle accompagnement managérial au sein de l’usine de métallurgie. Une deuxième phase d’ateliers est en conception, soutenue par la direction, pour faire face à la suite de la crise.
Créer du lien et favoriser la convivialité
Deuxième catégorie, « l’initiative la plus innovante », a été décernée à Air France pour « La valise attentionnée ». La compagnie aérienne a eu l’idée d’utiliser le bagage en soute pour créer du lien entre collègues. Concrètement, l’équipe de la piste, au moment de charger en soute les bagages de l’équipage navigant, laisse des messages grâce à un QR Code ou appose des étiquettes personnalisées en fonction des évènements (anniversaires, Halloween, octobre rose…) sur leurs valises que l’équipage découvre à l’arrivée. « Les collaborateurs peuvent ainsi créer du lien plus facilement et il y a davantage de cohésion et de compréhension du quotidien de chacun ». Plus de 5 000 étiquettes ont été apposées depuis le lancement du projet à l’aéroport Charles de Gaulle . Celui-ci va se poursuivre et être étendu à d’autres sites.
Troisième prix, « le projet à zéro euro », a été remis à l’Office de tourisme intercommunal de l’Est de la Réunion pour son initiative « Le mois de l’ange ». Concrètement, chaque membre du personnel devient, de façon anonyme, pendant un mois, l’ange gardien d’un autre salarié qui devient alors son protégé. Chaque ange est libre de prendre soin de son collègue comme il le souhaite, et si possible à moindre coût. Les 32 collaborateurs se sont prêtés au jeu, proposant à leurs protégés cadeaux surprises, chasse au trésor, mails anonymes … A la fin du mois, une cérémonie de révélation des anges gardiens est organisée. L’objectif ? Encourager les échanges entre agents qui travaillent sur des lieux divers et améliorer les échanges et la cohésion.
Des projets pérennes et engageants
Tout comme l’événement « Le mois de l’ange » qui va être pérennisé au sein de cet office de tourisme ou « La valise attentionnée » chez Air France, 80% des initiatives sont des actions prévues sur du long terme (soit une hausse de 10 points, par rapport à 2019). « Les projets pour la qualité de vie au travail ne sont plus considérés comme anecdotiques par les entreprises » relève ainsi Alexandra Kolifrath, responsable stratégie et marketing chez Bloom@work. Les projets QVT visent ainsi à transformer la vie dans l’entreprise de façon durable, avec de plus en plus d’entreprises qui vont au-delà d’initiatives isolées et imaginent des dispositifs globaux qui mettent en cohérence plusieurs projets. De la même manière, ces initiatives donnent aux collaborateurs un vrai rôle d’acteurs. Objectif, les impliquer pour mieux fédérer. C’est le cas d’un tiers des projets en 2020 (contre un quart en 2019).
Avec « Secret 1by1 » l’entreprise marketing 1by1 en lice pour le « coup de cœur du public » a également donné une dimension ludique à son projet, comme 42% de ceux présentés cette année (contre 20%, en 2019). Dans le contexte du Covid-19, l’entreprise a imaginé un jeu pour souder les équipes et intégrer les nouveaux arrivants. Les salariés se sont inspirés de l’émission de téléréalité « Secret Story » pour la reproduire à distance. Chaque collaborateur avait un secret à protéger que les autres devaient tenter de découvrir. Objectifs, maintenir le lien entre les équipes à distance, créer des moments de convivialité durant la crise et participer à l’on-boarding des nouveaux arrivants à l’heure du télétravail.
Autre projet présenté pour le prix « coup de cœur du public » : « Coach à votre service » du Club Identicar, qui donne accès aux collaborateurs à des coachs facilitateurs pour les aider à trouver des solutions, quelle que soit leur problématique, professionnelle ou personnelle.
Finalement, c’est à la mutuelle Just qu’a été attribué le « coup de coeur du public » pour son concept de « Vélos-bureaux ». Poursuivant un objectif de prévention de la santé par le sport, la mutuelle permet à ses collaborateurs de faire du sport pendant les heures de travail via des vélos-bureaux disponibles à chaque étage du siège social. Les salariés peuvent ainsi travailler et pédaler en même temps. « En plus d’encourager la cohésion d’équipe grâce aux challenges organisés entre les différents services, cette pratique favorise la concentration, le mieux-être, améliore la santé et lutte contre la sédentarité et l’obésité » justifie Samuel Philippot, responsable RH de l’entreprise. Si au départ, la plupart des salariés ont testé le vélo-bureau par curiosité pour découvrir l’objet, dès lors qu’ils sont au bureau –excepté en ce moment–, nombre d’entre eux ont pris l’habitude de les utiliser et de pédaler 15 ou 20 minutes plusieurs fois par semaine. Coût total du projet ? 1 500 euros pour l’achat de trois vélos-bureaux.
Charlotte De SAINTIGNON