Avec Reconomia, Electro Dépôt se lance dans l'économie circulaire

Forte d'un chiffre d'affaires qui a décollé en 2020, l'enseigne de vente d'électroménager et de multimédia low cost Electro Dépôt accélère sa transition écologique. Elle passe par le lancement de Reconomia.fr, une nouvelle plateforme de vente en ligne de produits reconditionnés en circuit court.

Electro Dépôt a 83 magasins en France.
Electro Dépôt a 83 magasins en France.

L'année «2020 restera une année totalement atypique». Si pour beaucoup, celle-ci a été synonyme de perte de chiffre d'affaires, il n'en est rien pour Electro Dépôt.

En direct du siège social basé à Faches-Thumesnil, Stéphane March, directeur général du groupe depuis 2017, fait le récit d'une année record : avec une croissance de 15,5% par rapport à 2019, la barre du milliard d'euros de chiffre d'affaires a été dépassée pour la première fois.

«L'année 2020 a démarré assez normalement, mais nous étions déjà alerté par ce qui se passait en Chine. Notre priorité était de protéger les équipes et les finances de l'entreprise. Nous avons lancé nos premiers drives en avril et en mai, et nous avons vécu un réel tsunami. Les clients ont acheté beaucoup de matériel informatique, de robots culinaires, de téléviseurs… Nous nous sommes rendu compte qu'il avait un changement dans les habitudes de consommation. Les clients ont fait des économies sur les loisirs et ont équipé leur intérieur à cause du télétravail ou par peur de la panne... Le coup d'arrêt du deuxième confinement en octobre a été moins violent parce que nous avons la chance d'être considéré comme commerce essentiel. Mais la crise a été un tournant, nous modernisons à présent notre approche.»

Le tournant du digital

En 2019, le digital ne représentait que 19% des ventes du groupe, car la clientèle préférait se rendre en magasin. En 2020, la proportion est passée à 18%.

Le groupe reste cependant lucide face à cette croissance : «A un moment, on s'attend à un rebond. On sait que tous les équipements achetés pendant le boom du confinement ne seront pas remplacés dans les années à venir. Donc nous restons prudents.»

Stéphane March, directeur général du groupe Electro Dépôt.

Pour prévenir cet essoufflement, Electro Dépôt accélère sa transition en prenant le virage de la RSE. Un poste de directeur de la transition écologique et sociétale avait d'ailleurs déjà été créé en 2019, endossé par Stéphane Belot.

«Notre promesse est d'être 20% moins cher que les autres enseignes de vente d’électroménager et de multimédia sur le marché. Faire du low cost implique d'être intelligent et économe sur nos investissements. Cette frugalité, qui revient à la mode, a forcément des répercussions bénéfiques sur l'environnement, que ce soit notre première motivation ou non», introduit-il.

Une prise de conscience écologique

Dès sa création, le groupe optimisait déjà le chargement de ses camions de livraison pour rentabiliser chaque déplacement. Une technique qui, consciemment ou non, a permis d’éviter 800 000 kilomètres en 2019 et 165 tours du monde sur les dix dernières années.

En 2014, Electro Dépôt abandonnait la promesse du neuf et était aussi l’une des premières enseignes à vendre des smartphones reconditionnés.

Depuis l'année dernière, la démarche écologique du groupe est bel et bien volontaire. «On sait qu'on ne va pas pouvoir tout changer du jour au lendemain, mais nous avons un plan de réduction de notre impact carbone sur dix ans. Notre objectif est de diminuer notre production de CO2 de moitié d'ici 2030», indique Stéphane Belot. D'ici le mois de mai, 100% des magasins seront alimentés en énergie verte. Mais ce n'est pas tout. «Nous savons que 90% de notre impact environnement vient de nos produits, d'abord au niveau de la fabrication, puis au niveau de l'utilisation.»

Les quatre marques propres de l'enseigne (Cosy Life, Endenwood, Valberg et High One) vendaient déjà des produits sans superflu. Pour aller plus loin, Electro Dépôt établit à présent un nouveau cahier des charges en lien avec l'écoconception. Les usines, les matériaux, les emballages et la répétabilité des produits seront étudiés avec soin.

Le groupe se met aussi à l'économie circulaire. «Nous voulons rompre le schéma linéaire "j'achète, j'utilise, je jette"», explique le directeur de la transition écologique et sociétale. Car le groupe souligne que chaque année en France, 23 millions de produits électroménagers sont jetés alors que 60% fonctionnent encore ou sont réparables.

En 2020, un partenariat a donc été entamé avec la start-up parisienne Spareka, qui fournit des tutoriels vidéo pour que le consommateur puisse réparer un produit lui-même.

Electro Dépôt, approfondi aujourd'hui la démarche avec le lancement de www.reconomia.fr, une market place d'électroménager reconditionné en circuit court. Cette plateforme met en relation des consommateurs à la recherche de produits reconditionnés et un artisan local capable de lui fournir dans un rayon de 50 km. L'artisan est libre de racheter des objets électroniques pour les réparer et de les revendre sur le site à un montant estimé à 40% en dessous du prix du neuf. «Electro Dépôt récupère 10% du prix de vente. Chaque mois, l'abonnement à la plateforme coûte 19 euros à l'artisan. Le produit est garanti un an», détaille Stéphane Belot.

Le jour de son lancement, la plateforme comptait dix artisans adhérents, issus des Hauts-de-France et du Grand Est. L'objectif du groupe est de couvrir tout le territoire français d'ici la fin d'année.

Le groupe Electro Dépôt en chiffres 

97 magasins dont :

  • 83 en France,
  • 10 en Belgique,
  • 4 Espagne.

1 800 collaborateurs, dont 1 500 en France.