Emploi et Formation
La restauration vectrice d’insertion professionnelle
Polygone accompagne des personnes présentant des troubles psychiques, notamment à travers des Esat amiénois comme Carte Blanche ou Nouvelle Carte, qui vient de fêter ses deux ans.
« Dans les années 80, il n’existait que peu de structures d’accompagnement en dehors de l’hôpital psychiatrique prenant en charge les personnes présentant des troubles psychiques. Partant de ce constat, un groupe de professionnels a décidé de créer Polygone en 1981 », explique Marc de Mey, directeur de l’association amiénoise depuis un an.
Dès l’origine, celle-ci s’est appuyée sur deux piliers : l’accueil avec un foyer, des services d’accompagnement à la vie sociale et médico-sociaux à destination des adultes handicapés mais aussi l’activité. « Je ne sais pas exactement pourquoi le choix s’est porté sur la restauration, mais la volonté était de privilégier un secteur très ancré dans le réel et où il y avait un véritable contact humain », ajoute-t-il. Dès les années 80, Polygone a pleinement investi le champ de la restauration, ouvrant plusieurs établissements amiénois comme Carte Blanche (13 Rue Henriette Dumuin), ou plus récemment Nouvelle Carte (210 rue Saint Leu), qui vient de fêter ses deux ans.
La restauration, une activité exigeante
Premier interlocuteur des personnes en situation de handicap, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) propose à chacun une orientation, en fonction de ses besoins, de ses envies et dans certains cas, du projet professionnel. Si ce dernier porte sur les métiers de bouche, les travailleurs peuvent intégrer l’un des Esat de Polygone, comme Nouvelle Carte. « Actuellement, dans ce restaurant, nous accueillons 25 personnes qui ne sont pas toutes à temps plein. Nous avons également trois encadrants techniques, issus de la restauration », détaille Marc de Mey.
Se basant sur le référentiel du CAP, les moniteurs d’atelier forment les nouveaux arrivés en s’adaptant à leurs capacités d’apprentissage. « Nous avons des profils très différents, dont des personnes qui ont déjà travaillé en milieu ordinaire et dont le parcours professionnel s’est interrompu à cause de l’évolution de leurs troubles », observe-t-il. Contrairement à d’autres établissements, les restaurants portés par Polygone ne mettent pas en avant le parcours des salariés. « Cela fait partie de notre ADN, nous sommes un lieu comme un autre au cœur de la cité », pointe Marc de Mey.
Les groupes, un axe de développement fort
Aujourd’hui, Polygone souhaite consolider la place de Nouvelle Carte, apporter plus de visibilité à l’établissement, mais aussi développer des offres. « Le chiffre d’affaires est en progression, les indicateurs sont encourageants, mais nous devons encore progresser pour pérenniser l’endroit », analyse le directeur de l’association.
Pour cela, il mise sur l’accueil de groupes, une activité débutée fin 2023 et qui rencontre déjà un joli succès puisqu’un partenariat a déjà été signé avec Somme Tourisme. « Les retours sont bons, cela nous encourage à persévérer dans cette voie », sourit Marc de Mey. Une salle pouvant accueillir une vingtaine de personnes a d’ailleurs été rénovée il y a quelques semaines dans l’idée de proposer une offre clé en main pour des séminaires.