A Lux, Alentour participe au développement de la filière du chanvre en Côte-d’Or

L’entreprise luxoise, Alentour, diversifie son activité depuis 2016 avec le projet Maison Chanvre. En développant l’utilisation du chanvre comme isolant pour la construction, l’entreprise répond à la fois aux normes réglementaires, mais aussi aux préoccupations de ses clients, tout en participant à la structuration de la filière à l’échelle locale.

Alentour a construit en 2022 le Trianon du château d’Arcelot, une salle de réception en structure préfabriqué et isolation en béton de chanvre. (© Alentour)
Alentour a construit en 2022 le Trianon du château d’Arcelot, une salle de réception en structure préfabriqué et isolation en béton de chanvre. (© Alentour)

Créée par Serge Wrobleski en 1999, la société est, au départ, spécialisée dans la pierre reconstituée et le béton décoratif dans la construction et la rénovation. « Alentour a toujours eu pour vocation de développer des concepts permettant de sortir du cycle de consommation en proposant des maisons qui ne perdent pas de valeur et qui sont conçues pour durer dans le temps », précise Sophie Wrobleski. Cheffe de projet pour Maison Chanvre, elle est entrée dans l’entreprise familiale à 16 ans, comme job d’été. C’est à la fin de ses études qu’elle saisit une opportunité en remplacement d’un congé maternité. Elle aurait dû rester 6 mois et elle ne partira finalement jamais !

Chènevotte et béton de chanvre

Et avec le projet Maison Chanvre développé dans l’entreprise depuis 2016, la jeune femme doit faire face à de nombreux défis : « Nous n’étions pas satisfaits de nos fournisseurs alors nous avons mis au point notre propre liant composé de plâtre, de chaux et de métakaolin qui sert à fabriquer le béton de chanvre. Cela a représenté 4 ans de recherche et de développement », explique-t-elle.

De plus, en 2020, la nouvelle réglementation environnementale (RE 2020) en imposant l’utilisation de matériaux biosourcés dans la construction, a provoqué un véritable engouement pour le chanvre et donc des difficultés d’approvisionnements en chènevotte pour l’entreprise.

Du champ au mur

Pour remédier à ce problème, la société va mettre en place un partenariat avec des agriculteurs locaux à qui ils vont proposer de faire pousser du chanvre et leur acheter la production. « Nous avons aussi réfléchi à comment utiliser la fibre, et avons mis sur pied une unité simplifiée de défibrage. Un ingénieur agronome breton nous l’a aussi conseillé pour la mise en place de la culture ». Pour les agriculteurs, cette plante est intéressante car c’est une tête d’assolement qui nécessite peu d’eau et pas de produits phytosanitaires, ce qui en fait un remplaçant idéal du colza.

Un hectare de chanvre permet de stocker 15 tonnes de Co2. Enfin, pour Alentour, ce matériau naturel, produit localement, est à la fois renouvelable et recyclable. Le chanvre possède également de nombreux avantages : inertie thermique, régulation hydrique et isolation acoustique qui en font un matériau de premier choix. Avec la mise en place du collectif Bat Tille Chanvre, qui regroupe à la fois des agriculteurs, la communauté de communes la Covati, l’Esirem et AgroSup du campus de l’université de Bourgogne à Dijon, l’entreprise Alentour compte bien soutenir et participer au développement de cette filière résiliente prometteuse.

Pour Aletheia Press, Sophie Brignoli