Territoires

Aujourd’hui se dessine la mobilité durable et partagée du Thionville de demain

Assurément, la période de la Covid-19 a accéléré la volonté de nombreuses communes à accroître les solutions multimodales de déplacement dans leurs cœurs de ville. Le dérèglement climatique rend plus qu’essentielle la démarche. Pionnière en la matière, Thionville essaime expérimentations et phases test sur son périmètre. Ici, la mobilité, on y croit, c'est du concret. Tout le sens des ateliers citoyens lancés par la municipalité auxquels le monde économique et entrepreneurial local est convié. Décryptage.

La mobilité urbaine se décline aujourd'hui en un faisceau de moyens de déplacements qu'il faut faire cohabiter en complémentarité.
La mobilité urbaine se décline aujourd'hui en un faisceau de moyens de déplacements qu'il faut faire cohabiter en complémentarité.

Souvenons-nous, printemps 2020. Frappée de stupeur par la pandémie de Covid-19, les artères des métropoles, comme les rues des villes moyennes ou des petites localités rurales se sont soudainement vidées de leurs habitants, assignés au confinement. Partout, le calme. Une baisse de la pollution avait même été décelée, entraînant une prise de conscience collective et individuelle. La vie reprenant à peu près le cours normal de son fil, le problème de la pollution, nous dirions des pollutions, revenait à la surface et dans les débats publics.

La fin du tout-voiture ?

Dans cette mouvance, pléthore de villes décidaient de renforcer, de booster le vélo au cœur de leur plan de mobilité. Mais le vélo n’est pas le seul moyen de se déplacer. L’offre s’est ouverte à d’autres alternatives, comme la trottinette ou le monoroue. Plus globalement, il s’agit pour les collectivités locales de développer les solutions multimodales. En somme, de favoriser l’utilisation, par la même personne, de la voiture, du vélo, des transports en commun, selon le besoin et la destination. C’est un enjeu majeur pour l’attractivité des cœurs de ville. Avec toutes les adaptabilités d'infrastructures et de voiries induites : réaménagement de la chaussée et des trottoirs, réflexion sur les sens de circulation, la sécurité, la fluidité du trafic, la limitation de vitesse des voitures… De nombreux paramètres sont à prendre en considération, en tenant compte de cette donnée nous transportant en 2050 : deux tiers de la population planétaire vivront en ville. La question de la mobilité urbaine est incontournable, vitale même. La voiture s’est imposée durant tout le XXe siècle, siècle de l’énergie fossile et de la ville, devenue métropole, mégapole, mégalopole. Toute notre organisation et notre quotidien urbains se sont construits autour de la voiture, avec l’apparition de grandes avenues, d’immenses artères et autoroutes.

Le piéton au centre de l'échiquier de la mobilité

En 2022, les lignes bougent. Ce dogme que l’on croyait gravé dans le marbre adviternaem est bousculé. La lutte contre le réchauffement climatique et la pollution toujours plus importante dans les centres urbains ont modifié notre perception de la voiture individuelle et ont imposé les mobilités douces et partagées. Les axes sont alors réaménagés, avec une plus large place faite aux pistes cyclables, aux voitures électriques, au covoiturage, aux transports en commun. La crise sanitaire n’a fait que renforcer et décupler ce mouvement. On en trouve de nombreux exemples en Moselle. À Metz bien sûr, mais sur l’ensemble également du département, où l’implication des acteurs publics et privés donnent de beaux et prometteurs résultats en la matière. Car, au centre de ce volontarisme synergique, il demeure un élément, immuable : la place du piéton dans sa ville. On peut trouver toutes les innovations possibles, les technologies les plus en pointe, les piétons sont et seront encore bien présents dans l’espace urbain. Ils sont un mouvement perpétuel qui ne s’arrête pas. Car la marche demeure la mobilité la plus efficace, car elle dépasse presque toutes les règles et réglementations. La marche est libre et fonctionnelle. Le piéton la porte en lui, flâne, se promène, se réapproprie son espace urbain.

Co-construire l'urbanité du futur

Les schémas directeurs tendent à urbaniser et à humaniser la mobilité. Ce leitmotiv, la commune de Thionville n’a pas attendu qu’une crise sanitaire vienne chambouler le monde pour le conceptualiser et l’appliquer. Cela ne peut se faire qu’avec un exercice de démocratie participative à grandeur réelle. Elle articule dans cette logique, les mardi 20 et vendredi 30 septembre, respectivement à Puzzle et au Beffroi, des ateliers citoyens ouverts aux riverains, professionnels, commerçants, indépendants, usagers. Il s’agit là de réfléchir à la mobilité en centre-ville. Celle qui fera le paysage de Thionville en 2030. Ensemble, à partir de réflexions, d’échanges, actionner les leviers, qui demain, conduiront les changements en centre-ville, en termes d’usages, de déplacements, d’accessibilité et d’acheminement des biens et des personnes. Des mutations d’envergure qu’il convient de co-construire. La transition écologique va indéniablement modifier les codes, comportements et pratiques des Thionvillois. Demain, c’est maintenant.

. Pour s’inscrire aux ateliers citoyens du Thionville du futur : maisondesprojets@mairie-thionville.fr - 07.88.85.62.62. Mardi 20 septembre de 8 h à 9 h 30 à Puzzle et vendredi 30 septembre de 18 h à 20 h au Beffroi.

Les thématiques des ateliers du Thionville du futur :

. Les facilités d’accès pour ceux qui y vivent, qui y travaillent, qui consomment des biens et des services.

. Les contraintes de livraison de nature professionnelle ou privée.

. Le stationnement régulé sur l’espace piétonnier et la proximité des parkings.

. L’accès optimisé aux transports en commun.

. La question de l’accessibilité des personnes âgées ou à mobilité réduite.

. La circulation des professionnels de santé et l’accès aux cabinets de consultations ou de soins.

. Le partage de cet espace privilégié pour les piétons, les cyclistes et les automobilistes au service de la convivialité et de la sécurité.

. Accueil de la nature en ville et des événements durant les quatre saisons.