Au salon de l'électronique de Shanghai, des exposants aspirent à la coopération internationale
Les professionnels réunis au Semicon, le salon des puces électroniques de Shanghai, aspirent à une plus grande coopération entre le secteur chinois et le reste du monde, malgré les...

Les professionnels réunis au Semicon, le salon des puces électroniques de Shanghai, aspirent à une plus grande coopération entre le secteur chinois et le reste du monde, malgré les tensions commerciales croissantes avec Washington.
Les visiteurs se pressaient dès l'ouverture mercredi, au milieu des haut-parleurs et des bannières lumineuses.
Si les exposants chinois vantent leurs listes de clients étrangers, l'un d'eux proclamant même son désir d'"inviter sincèrement un agent étranger", des signes de malaise transparaissent, plusieurs entreprises chinoises et une européenne confiant à l'AFP que la question des restrictions sur le commerce des semi-conducteurs en Chine était trop sensible pour être discutée.
"Les limitations imposées par les Etats-Unis ont un certain impact sur nous", reconnaît Zhou Dongdong, chef de produit de l'équipementier Wuxi Evergrand Electronic Scientific Technology. Il estime cependant que ces restrictions pourraient inciter la chaîne d'approvisionnement en puces de la Chine à effectuer "des percées".
En plein essor, celle-ci a subi ces dernières années la pression des Etats-Unis et de certains gouvernements européens, Washington mettant sur liste noire des dizaines d'entreprises cette semaine pour des raisons de sécurité nationale.
le président américain Donald Trump souhaite intensifier les restrictions commerciales imposées aux fabricants chinoises de puces électroniques et presse ses alliés de restreindre eux aussi leurs activités avec Pékin, qui depuis quelques années veut devenir autosuffisante en semi-conducteurs, via des milliards de dollars abondés à un fonds d'investissements spécialisé.
Innovations et difficultés
"Notre rêve est de nous développer au niveau mondial" et "à l'avenir, nous pourrions avoir besoin de coopération dans toute la chaîne industrielle mondiale", déclare à l'AFP Xiao Jincheng, cofondateur de l'équipementier Suzhou Zunheng Semiconductor Technology.
Son sentiment est partagé par Ram Trichur, spécialiste du secteur chez le groupe allemand Henkel: "L'innovation dans le domaine des semi-conducteurs ne peut se faire de manière isolée" et tout l'écosystème doit coopérer "pour être productif", relève-t-il.
Selon lui, les difficultés rencontrées par les entreprises chinoises pourraient avoir pour effet de "catalyser leur innovation afin de réaliser des gains importants dans les technologies de pointe".
Les puces électroniques ont envahi tous les domaines, des réfrigérateurs aux aspirateurs en passant par les smartphones et les véhicules électriques, occupant aujourd'hui une place cruciale dans l'économie mondiale.
La montée en puissance chinoise dans l'intelligence artificielle (IA), grosse consommatrice de puces, a été illustrée par la start-up chinoise DeepSeek, dont l'interface R1, lancée en janvier, a démontré des performances similaires aux grands modèles malgré des moyens financiers et techniques nettement moindres. Ce succès a aussi suggéré que les restrictions américaines n'ont pas été entièrement couronnées de succès.
Pourtant les fabricants de puces électroniques chinois font face à des difficultés. SMIC, leader du secteur dans le pays, a annoncé en février un bénéfice 2024 quasiment divisé par deux à 492,7 millions de dollars (457 millions d'euros), malgré un chiffre d'affaires de 8 milliards, en hausse d'un tiers.
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