Au P’tit dressing de Grandvilliers, les vêtements de seconde main ont la cote

Cette boutique de vêtements et accessoires fait partie d'une nouvelle façon de consommer. Boutique de seconde main, elle est ouverte depuis un an et fonctionne à 40% grâce à des dons.

Au P’tit dressing de Grandvilliers, les vêtements de seconde main ont la cote

Une salopette rose à 12 euros, une veste femme en velours marron à 10 euros ou encore un tee-shirt épais à manches longues pour homme à 6 euros… Les prix affichés sur la vitrine du P’tit dressing à Grandvilliers donnent envie d’en pousser la porte.

Ouvrir une boutique de vêtements et d’accessoires en ville, comme à Amiens ou à Beauvais, Nadège Baron, 47 ans, ne l’envisageait pas pour des raisons de loyer plus cher et par envie de rendre accessible son magasin à une clientèle demeurant dans de petites communes.

Des pièces uniques

Elle a eu la chance de pouvoir créer son P’tit dressing de 40 m² en plein cœur de Grandvilliers, au 10 place Barbier. Un local qui a occupé divers activités et qui bénéficie d’une belle visibilité sur un axe très passager et peut compter sur le soutien d’autres commerçants voisins.

C’est donc en novembre 2023 que cette ancienne salariée dans la grande distribution, victime d’un accident de travail, s’est lancée dans l’entreprenariat. Elle ne fait pas que surfer sur la tendance de la seconde main. «Quand j’étais petite, je récupérais les vêtements de mes grandes sœurs, se souvient Nadège Baron. Une fois adulte, j’ai continué à m’habiller dans la seconde main. Si j’ai des habits neufs dans ma penderie, c’est par ce qu’on me les a offerts. Désormais, ce mode de consommation est dans l’air du temps pour des raisons économiques et écologiques. Il est ouvert de plus en plus à toutes les catégories sociales. Le gros avantage est que chaque pièce est unique et parfois elles font le bonheur des collectionneurs».

Besoin d’enrichir le rayon hommes

Une chose est frappante : la douce odeur de lessive qui règne dans le magasin. Tous les vêtements, qui vont du XS au 4XL, sont lavés et repassés avant d’être mis en rayon. «Ils sont chinés, viennent d’un grossiste en friperie situé à Rouen ou sont donnés à 40%, développe t-elle. Certains n’ont été portés que quelque fois. D’autres sont neufs. Regardez, l’étiquette est encore sur cette doudoune. Il y a beaucoup d’achats compulsifs. On dit que si on ne porte pas un vêtement durant un an, on ne le portera plus…»

Comme dans des boutiques traditionnelles, l’offre est féminin est dominante. «Les dames ont besoin de changement pour se sentir élégantes, constate Nadège Baron. Les vêtements homme sont difficiles à trouver car ces messieurs aiment les garder jusqu’à l’usure ou les mettent ensuite pour bricoler».

Même si elle ne dégage pas de salaire pour le moment, elle dresse un bilan positif. «Je peux compter sur des clients fidèles, confie cette commerçante très souriante. J’aime le contact. La boutique tourne pas mal, j’en ai qui font des dizaines de kilomètres pour venir car il disent que les prix sont moins chers qu’ailleurs. Certains s’arrêtent juste pour dire bonjour, ce qui me fait autant plaisir».

Les prix débutent à un euro. Ce qui est vendu le plus cher, un blouson en cuir à 150 euros. Dès qu’une saison est terminée, Nadège Baron baisse le prix des articles, ce qui lui permet de renouveler les pièces. Elle expose aussi des bougies et des bijoux fantaisies, créations de deux artisanes.