Emploi

Au CHU d'Amiens, on recherche des candidats ambulanciers

L’Institut de formation d’ambulanciers installé au sein du CHU Amiens-Picardie forme chaque année deux promotions d’ambulanciers diplômés d’État. Un métier méconnu et peu valorisé qui occupe cependant une place prépondérante dans la chaîne de soins.

L’IFA d’Amiens propose deux sessions par an pouvant accueillir 32 candidats chacune. ©Arnaud Lambert
L’IFA d’Amiens propose deux sessions par an pouvant accueillir 32 candidats chacune. ©Arnaud Lambert

« La formation d’ambulancier est soumise à la règlementation de 2006. Elle a peu évolué même si depuis 2007, la certification est devenue un diplôme d’État d’ambulancier », note Patrick Dusoulier, directeur de l’Institut de formation d’ambulanciers d’Amiens. 

« Il y a encore beaucoup d’idées reçues à combattre, y compris dans le monde médical. Les ambulanciers reçoivent les mêmes enseignements que les auxiliaires de soins, ce ne sont pas des coursiers ! », poursuit-il. Maillon essentiel de la prise en charge, l’ambulancier peut assurer le transport de patients ou de blessés pour le compte d’un établissement de santé ou pour une entreprise privée. Les plus expérimentés peuvent également devenir régulateur. Ces derniers sont en charge de la gestion et de l'organisation des plannings des équipes mais doivent aussi répondre aux urgences.

Un métier en tension

« La crise sanitaire a permis de montrer que l’ambulancier avait un rôle prépondérant dans le secteur de la santé. Ils ont été en première ligne pour transporter les patients », souligne Patrick Dusoulier qui évoque cependant un métier en souffrance, peu reconnu et peu valorisé. « Les ambulanciers diplômés sont très recherchés, la crise a accentué ce manque et il existe de nombreux postes à pourvoir », ajoute-t-il. Sur la promotion en cours de formation à Amiens, les 22 élèves ont d’ores-et-déjà trouvé un emploi.

La prochaine promotion débutera son apprentissage fin janvier 2022. © Rama

Horaires décalés, charge de travail importante, grille salariale figée, relations difficiles avec les patients, le métier d’ambulancier doit faire face à un important turn over. « C’est pourtant un métier très riche et qui demande de vraies compétences humaines et sanitaires. Cela peut aussi être un point d’entrée dans le monde du soin », remarque Patrick Dusoulier qui a vu arriver de nouveaux profils ces dernières années. « Il y a beaucoup de reconversions, nous avons actuellement des gens entre 21 à 53 ans avec des parcours très différents, c’est aussi cela qui fait l’intérêt de la profession. Il y a aussi beaucoup d’auxiliaires qui souhaitent monter en compétences et obtenir un DEA », détaille-t-il.

Une formation exigeante

Avant de pouvoir se présenter aux épreuves écrites et orales, tous les candidats doivent remplir un dossier d’inscription qui doit notamment comporter un certificat médical validant leur aptitude physique, un permis de conduire valide depuis au moins trois ans – deux ans pour les conduites accompagnées – ou encore des vaccins à jours.

« La difficulté c’est qu’avant même de passer les examens, les candidats doivent effectuer un stage obligatoire de 140 heures », prévient Patrick Dusoulier. Pendant six mois, les étudiants vont alterner cours théoriques et stages pratiques. Ce temps de formation doit servir à acquérir les connaissances dans huit modules différents. Cela va de l’évaluation de l’état clinique d’un patient à la sécurité du transport sanitaire, en passant par l'établissement d'une communication adaptée avec la personne prise en charge et son entourage ou encore la transmission des bonnes informations pour assurer la continuité des soins.