Attaques du Hamas: des milliers de personnes en solidarité avec Israël
Des milliers de personnes à Paris, d'autres rassemblements en France, la tour Eiffel illuminée et les hymnes israélien et français entonnés sur la place du Trocadéro: près de trois jours après les attaques du Hamas sur Israël, les marques de solidarité se sont multipliées dans...
Des milliers de personnes à Paris, d'autres rassemblements en France, la tour Eiffel illuminée et les hymnes israélien et français entonnés sur la place du Trocadéro: près de trois jours après les attaques du Hamas sur Israël, les marques de solidarité se sont multipliées dans l'Hexagone qui compte la plus grosse communauté juive en Europe.
En ouverture du cortège qui a rassemblé quelque 16.000 personnes selon la préfecture de police, une banderole "Terrorisme, ici, là-bas, même combat, soutien à Israël". Plus loin, d'autres brandissaient une pancarte "Solidaires avec Israël contre le terrorisme".
L'atmosphère était grave, les visages fermés, certains hommes portaient la kippa, beaucoup dans le défilé étaient venus en famille ou avec des amis.
"Ca fait chaud au cœur mais en même temps ça fait mal de devoir en arriver là pour que les gens en France se rendent compte de ce qu’on vit en Israël", déclare Dana, Franco-israélienne de 44 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
A l'arrivée au Trocadéro, que le cortège avait mis plus de deux heures à rallier de la place Victor Hugo, à quelques centaines de mètres, les participants piétinent et s'impatientent de voir la tour Eiffel illuminée aux couleurs d'Israël. "Tu te rends compte, c'est Harry qui est en Israël qui nous envoie une photo de la tour!", rigole un manifestant.
Les manifestants ont entonné l'hymne israélien puis La Marseillaise. Et le Kaddish - la prière des morts - à la toute fin du rassemblement.
Dans la foule, on évoque avec émotion les proches vivant en Israël, on salue des amis ou connaissances venus manifester, on débat des conséquences géopolitiques et on s'indigne ensemble des tueries.
Marseille, Bordeaux...
De nombreuses personnalités ont fait le déplacement: la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique Olivier Véran, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini, les présidents des régions Ile-de-France Valérie Pécresse, Hauts-de-France Xavier Bertrand, et Rhône-Alpes-Auvergne Laurent Wauquiez.
Défilent également l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy et sa femme Carla Bruni, le président du parti LR Eric Ciotti, le député PS Boris Vallaud, le sénateur Yannick Jadot (écologiste)...
Parmi les slogans les plus entendus: "Libérez les otages!" ou encore "Israël vivra, Israël vaincra!"
A Marseille, ville qui compte parmi les communautés juive et musulmane les plus importantes de France, près de 500 personnes, plutôt âgées, se sont réunies dans le silence, devant la Préfecture. Aucune banderole ni pancarte mais seulement deux grands drapeaux français et deux grands drapeaux israéliens.
Cinq cents personnes également à Bordeaux, devant la grande synagogue, 250 à Tours devant la stèle Yitzhak Rabin, dans la cour de la mairie, quelques centaines à Lille.
Plus tôt dans la journée, les représentants de la communauté juive avaient été reçus par Gérald Darmanin à Paris. "Toucher un juif, c'est toucher toute la République", a déclaré à l'issue de la rencontre le ministre de l'Intérieur en soulignant la "grande fermeté de l'Etat", avec "des milliers de policiers, de gendarmes et de militaires" mobilisés pour sécuriser écoles et lieux de culte notamment.
Répercussions en France
Depuis samedi "une vingtaine de faits antisémites ont été recensés" et "dix personnes" interpellées, soit pour "des propos antisémites ou parce qu'elles ont menacé des lieux de cultes ou des personnes qui sortaient de ces lieux de culte", a ajouté le ministre.
Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Yonathan Arfi a de son côté dit son "soulagement de voir que le ministre prend les mesures nécessaires" dans un climat qu'il a qualifié d'"inflammable". "Nous savons que tous les conflits au Proche Orient finissent par se traduire mécaniquement par une hausse des actes antisémites en France", a-t-il ajouté.
La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a appelé lundi soir les présidents d'université et directeurs d'établissement d'études supérieure à sanctionner toute "dérive", dans une lettre aux responsables éducatifs.
"Nous avons vu ces dernières heures de la part d'associations, de collectifs, parfois d'acteurs de nos établissements, des actions et des propos d'une particulière indécence", écrit la ministre, qui veut "redire la plus grande fermeté de l'Etat face à de telles dérives".
Samedi, le ministre de l'Intérieur avait demandé aux préfets de renforcer la sécurisation des lieux communautaires israélites, avec la présence visible de forces de l'ordre et le renfort de la police municipale et des militaires de l'opération Sentinelle.
La communauté juive de France, la plus importante d'Europe avec environ 500.000 personnes, célèbre plusieurs fêtes depuis le début de la nouvelle année juive qui était mi-septembre.
Côté politique, les critiques continuaient de pleuvoir sur La France insoumise pour ses prises de positions jugées trop ambiguës. Le patron du PS Olivier Faure, qui a toujours défendu l'union des partis de gauche, a estimé que les déclarations de LFI "laisseront des traces", exigeant des "explications".
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