Assistants parlementaires du RN: Bardella visé par une plainte

Une association anticorruption a annoncé mercredi avoir déposé plainte contre le président du RN Jordan Bardella qu'elle accuse d'avoir occupé un emploi fictif d'assistant parlementaire européen, dans cette affaire dans laquelle...

Le patron du Rassemblement national  Jordan Bardella lors de ses voeux le 27 janvier 2025 à la Maison de la Chimie,  à Paris © Bertrand GUAY
Le patron du Rassemblement national Jordan Bardella lors de ses voeux le 27 janvier 2025 à la Maison de la Chimie, à Paris © Bertrand GUAY

Une association anticorruption a annoncé mercredi avoir déposé plainte contre le président du RN Jordan Bardella qu'elle accuse d'avoir occupé un emploi fictif d'assistant parlementaire européen, dans cette affaire dans laquelle Marine Le Pen connaîtra son jugement lundi.

L'objectif de cette plainte par l'association de défense écologiste de la démocratie et des libertés (Adelibe) est "d'interrompre le délai de prescription" à l'encontre de Jordan Bardella, a relevé l'avocat de l'association Jéremy Afane-Jacquart, mercredi, lors d'une conférence de presse.

Le président du RN n'a jusqu'ici jamais été inquiété dans cette affaire qui empoisonne son parti depuis des années. Selon l'accusation, les assistants parlementaires étaient rémunérés par des fonds européens mais travaillaient au moins partiellement pour le parti.

La plainte de l'Adelibe vise aussi Jean-François Jalkh, l'eurodéputé dont Jordan Bardella a été, pendant quatre mois et demi en 2015, l'assistant parlementaire.

Contrairement à Jordan Bardella, Jean-François Jalkh était déjà visé dans le procès des assistants RN, mais le tribunal, à l'ouverture des débats, avait ordonné la disjonction de son cas au vu de son état de santé qui ne lui permettait ni "d'être présent" ni de "préparer sa défense". 

L'association les accuse de détournement de fonds publics et recel, faux et usage ainsi qu'escroquerie, d'après cette plainte, déposée mardi. 

Sollicité, le parquet de Paris n'a pas répondu mercredi.

En 2018, celui-ci "a possiblement été trompé par les manœuvres qui ont été commises, croyant qu'effectivement un travail avait bien été accompli par Jordan Bardella au Parlement européen", a commenté Me Jéremy Afane-Jacquart. 

La présidente d'Adelibe, la députée écologiste Léa Balage El Mariky, a demandé qu'un agenda, qui d'après un article de Libération de septembre 2024, aurait été "rempli à la main" et antidaté par Jordan Bardella "dans le but de fabriquer de fausses preuves de travail", soit examiné par la justice.

M. Bardella avait alors dénoncé une "grossière tentative de déstabilisation".

Un an plus tôt, le quotidien l'avait qualifié d'"assistant parlementaire fantôme" qui serait passé entre les mailles de la justice. 

Le président du RN avait attaqué le journal en diffamation mais a perdu vendredi son procès.

Marine Le Pen sera fixée lundi prochain sur son sort. 

L'accusation a requis à l'encontre de la cheffe de file de l'extrême droite une peine de cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire (s'appliquant immédiatement, même en cas d'appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300.000 euros d'amende.

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