ASG construit une fonderie bas carbone

Issu du rapprochement, en 2022, d’Aluminium France Extrusion (AFE) et d’Extol, Aluminium Solutions Groupe (ASG) s’est imposé comme le nouveau leader européen sur le marché du profilé aluminium. « Le groupe est implanté en France et en Espagne avec des sites à Tolède, Ham, Nantes et Saint-Florentin », détaille, le 8 avril, Edouard Guinotte, président d’ASG.

Comptant 900 collaborateurs, dont 72 à Ham, et affichant 325 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, le groupe présente une capacité globale d’extrusion de 75 000 tonnes par an. « Nous travaillons principalement avec les secteurs du bâtiment et du transport. Nos profilés sont également utilisés pour différentes applications industrielles. Ils servent, par exemple, de supports aux panneaux photovoltaïques », ajoute-t-il.

Être acteur de la transition environnementale

Inscrit sur la liste des matériaux stratégiques de l’Union européenne, l’aluminium est appelé à jouer un rôle prépondérant dans la transition environnementale. « C’est un matériau qui peut se recycler à l’infini. S’il est bien trié, il n’y a aucune perte en qualité ou en performance », explique Édouard Guinotte, qui rappelle que, selon l’Ademe, la demande d’aluminium devrait bondir de 50% entre 2030 et 2050. « Il y a aujourd’hui trois grands enjeux autour de cette matière : des enjeux de souveraineté [la France importe chaque année 300 000 tonnes d’aluminium, ndlr], de décarbonation de l’industrie et d’accélération de la transition environnementale grâce à la massification du recyclage », souligne-t-il.

Il y a aujourd’hui trois grands enjeux autour de cette matière

Conscient des opportunités que présente l’aluminium, ASG a imaginé un projet inédit de fonderie bas carbone. Celle-ci sera capable de recycler, à la fois les déchets de production et les déchets de fin de vie, issus des chantiers de rénovation et de démolition. « Grâce à une technologie de four très particulière, inédite en Europe, nous allons traiter ces déchets, ce dont sont actuellement incapables les autres fonderies », observe Édouard Guinotte. Cette opération sera possible dès lors que les clients du groupe et les grands acteurs de la collecte et du tri se chargent du tri. « Nous avons des lettres d’intention qui seront transformées en contrats dès que l’usine sera en action », confie-t-il.

Une technologie inédite en Europe

Ce projet, mené par David Petitjean, futur directeur de la fonderie, doit permettre à ASG de sécuriser ses approvisionnements. C’est aussi un moyen de participer à la décarbonation du secteur. « Nous serons à deux tonnes de dioxyde de carbone émis pour deux tonnes d’aluminium produites quand la moyenne européenne, qui est déjà très basse, est à 6,7 tonnes de dioxyde de carbone », précise le dirigeant d’ASG.

S’étendant sur 15 000 m² et d’une capacité de 80 000 tonnes de billettes par an, la future fonderie de Ham sera la plus importante de France. À l’issue de l’enquête publique qui se déroulera du 29 avril au 30 mai prochains, les travaux doivent débuter cet été pour une production dès le deuxième trimestre 2025. « Ce projet va nécessiter un investissement global de 50 millions d’euros et devrait créer une centaine d’emplois, dont 50 directs », annonce Édouard Guinotte. Existant depuis une centaine d’années, le site de Ham a été choisi pour son foncier disponible et sa position géographique stratégique.