Argos veille sur le patrimoine radio maritime
Argos, le musée du patrimoine radio maritime aménagé dans l’ancienne station côtière Boulogne Radio, a rouvert ses portes le 3 mai. On peut de nouveau le visiter gratuitement jusque fin septembre les mercredis et samedis de 14h30 à 17h en compagnie de guides bénévoles.
Rachetée par la commune du Portel, l’ancienne station côtière Boulogne Radio, qui a cessé d’émettre le 28 février 2000, a été transformée en musée du patrimoine radio maritime. Fruit de quatre ans de travail d’une association regroupant une centaine d’anciens officiers radio de bord ou d’agents de la station côtière, Argos, qui porte le nom du dieu qui possédait 100 yeux dont 50 ouverts en permanence, abrite une riche collection de matériels de transmission et de détection du poisson.
La timonerie d’un chalutier classique des années 1960-1970 a été entièrement reconstituée : barre, compas, VHF, table de cartes, radio-navigateur Decca relié au traceur de route, radar, sondeur pour détecter le poisson à la verticale, sonar pour l’horizontale, netz-sonde relié à l’entrée du chalut… Tous les instruments familiers du patron de pêche sont bien présents. A côté, dans la cabine du radio, le visiteur découvre un émetteur d’ondes moyennes et deux récepteurs, alimentés par le courant du bord, un émetteur-récepteur de secours alimenté par batterie, un gonio HF, et l’armoire du Decca. «Haute de 80 cm, elle comprend 60 lampes, explique un ancien radio sur un chalutier hauturier boulonnais. Au mieux, de jour et par beau temps, ce Decca nous indiquait une position à environ dix mètres. Aujourd’hui, un téléphone GPS qui tient dans la main nous donne à tout moment une précision de moins de trois mètres.» Ce voyage dans le passé nous ramène aussi au temps du morse, du sondeur à éclats ultrasons, et à l’époque du monopole des PTT, qui garantissait à l’administration publique la maîtrise des téléphones et des télégraphes. Grâce à Boulogne Radio, qui a employé plus de 50 agents, le lien était assuré entre la terre et la mer. Argos, qui est loin d’un musée statique, fait revivre ces transmissions d’un autre âge.