Territoires
ArcelorMittal : l’onde de choc en Moselle
L’annonce par ArcelorMittal de la suppression de plus de 600 postes dans sept usines du Nord de la France est un coup de massue pour la Moselle : l’usine de Florange est concernée.

Le 23 avril, ArcelorMittal a officialisé, dans le contexte d’une crise de l’acier en Europe, un plan social portant sur sept usines du Nord de la France, dont celle de Florange. Sur les sept sites, outre plus de 200 postes support délocalisés, 400 postes de production seront supprimées, soit 600 postes au total. En février, le deuxième sidérurgiste mondial avait déjà annoncé qu’il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités européennes marketing, commercial et informatique vers l’Inde. Le président du Département de la Moselle, Patrick Weiten, réagit :
«Je tiens à exprimer ma profonde préoccupation suite à l’annonce par le groupe ArcelorMittal de la suppression de 600 postes en France, dont une partie sur le site de Florange. Cette décision brutale est une nouvelle blessure pour notre territoire qui a déjà temps donné, tant subi. Elle soulève des inquiétudes légitimes pour les salariés, leurs familles, mais aussi pour l’ensemble du bassin industriel mosellan. Au-delà des chiffres, ce sont des parcours de vie, de compétences précieuses, un savoir-faire unique qui risquent d’être sacrifiés. Florange n’est pas un site anonyme : c’est un symbole puissant de l’histoire industrielle de la vallée de la Fensch et plus largement de la Moselle. Encore récemment, ce site emblématique a fait la fierté des Mosellans lorsque l’acier des torches olympique et paralympique de Paris 2024 y a été laminé avec tant de passion et de précision. Depuis des décennies, ce territoire a su répondre présent afin d’assurer la nécessaire transformation industrielle. Il a su relever, s’adapter, innover. En retour, il attend aujourd’hui des réponses claires, des engagements concrets. J’appelle le groupe ArcelorMittal a engager un véritable dialogue avec les représentants du personnel, les élus locaux et l’État. Les enjeux humains et territoriaux exigent une parole franche et une transparence totale. Le Département de la Moselle réaffirme son soutien aux salariés concernés. Il se tient prêt à participer à toute initiative collective visant à défendre l’avenir du site, la dignité des travailleurs, et la pérennité de la filière sidérurgique sur notre sol. Ce combat est un combat pour l’emploi, pour l’industrie, pour la Moselle.»
De son côté, le maire de Florange, Rémy Dick, fait cette déclaration :
«C’est
avec une vive préoccupation que j’ai pris connaissance de
l’annonce faite par la direction d’ArcelorMittal concernant une
réorganisation des fonctions support vers l’Inde qui pourrait
entraîner la suppression de plusieurs centaines de postes en France.
Je tiens avant tout à exprimer mon soutien total aux salariés
potentiellement concernés par cette restructuration. Leur engagement
quotidien, leur savoir-faire et leur attachement à l’industrie
sont les piliers de la réussite du site de Florange depuis de
nombreuses années. Je note toutefois qu’aucun site n’est remis
en cause dans son exploitation. Le site de Florange conserverait donc
bien son rôle stratégique dans la production d’acier et reste
l’un des moteurs économiques de notre territoire. Il est néanmoins
essentiel que cette réorganisation se fasse dans un esprit de
responsabilité. J’appelle la direction d’ArcelorMittal à ouvrir
un dialogue franc et constructif avec les représentants du personnel
et les élus locaux. Nous devons être associés aux discussions afin
d’en mesurer les impacts concrets et d’explorer ensemble toutes
les solutions permettant de limiter les conséquences humaines de
cette décision. Enfin, j’en appelle à l’État pour qu’il
reste vigilant et pleinement mobilisé sur ce dossier. La ville de
Florange, fidèle à son histoire ouvrière et industrielle,
continuera d’être aux côtés des salariés et de défendre, avec
détermination, l’avenir de notre bassin.»
Pierre Cuny, président de la Communauté d’Agglomération Portes de France-Thionville et maire de Thionville, et Michel Liebgott, président de la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch et maire de Fameck : «Nous prenons connaissance des annonces d’ArcelorMittal confirmant la suppression de plusieurs centaines de postes en France, y compris à Florange. Nous rappelons notre attachement à la défense de l’emploi sur le territoire de l’agglomération Thionville-Fensch, notamment dans la vallée de la Fensch, pour ce secteur d’activité qui reste emblématique de l’avenir de notre économie. Nous croyons à l’avenir de la sidérurgie lorraine pour répondre aux défis de notre société tant sur les questions de souveraineté que pour les enjeux environnementaux de décarbonation de nos industries. Nous restons très attentifs au devenir de la sidérurgie et de l’industrie dans notre bassin.»