Après l'école, Macron annonce une rallonge pour les hôpitaux marseillais

Après avoir esquissé depuis Marseille les contours d'"une nouvelle école" plus autonome, Emmanuel Macron a annoncé doubler son enveloppe pour les hôpitaux publics de la deuxième ville de France, avec en prime la reconstruction de...

Le président Emmanuel Macron (C) et le ministre de l'Education Pap Ndiaye (D) visitent une école primaire à Marseille le 27 juin 2023 © Guillaume HORCAJUELO
Le président Emmanuel Macron (C) et le ministre de l'Education Pap Ndiaye (D) visitent une école primaire à Marseille le 27 juin 2023 © Guillaume HORCAJUELO

Après avoir esquissé depuis Marseille les contours d'"une nouvelle école" plus autonome, Emmanuel Macron a annoncé doubler son enveloppe pour les hôpitaux publics de la deuxième ville de France, avec en prime la reconstruction de l'Hôpital d'instruction des armées sur un nouveau site.

Dans son plan "Marseille en grand" de septembre 2021, un programme à 5 milliards d'euros dont il vient de lancer l'acte II, le chef de l'Etat avait déjà consacré 240 millions d'euros à la modernisation des hôpitaux publics marseillais (AP-HM), comprenant notamment la rénovation de l'Hôpital Nord et de la Timone.

"Au total, l'Etat investira 479 millions d'euros pour le projet de modernisation de l'AP-HM", a précisé mardi Emmanuel Macron, vantant "un investissement inédit" depuis l'Hôpital d'instruction des armées de la ville. Celui-ci, un des huit établissements de ce type en France, sera de son côté reconstruit sur un nouveau site, pour 300 millions d'euros.

Plus tôt dans la matinée, depuis une école en rénovation des quartiers Nord de la ville,  le président avait salué les innovations pédagogiques lancées dans quelque 80 établissements marseillais du premier degré.

Doté d'une enveloppe de 2,5 millions d'euros, ce projet invite les écoles à plus d'autonomie et de liberté en développant des projets thématiques, avec la possibilité pour le directeur de participer au choix de son équipe. 

"On a inventé une nouvelle école. Pour moi, c'est encore plus important que les murs, c'était des blocages depuis des décennies", savourait Emmanuel Macron, qui souhaite voir ce laboratoire des "écoles du futur" étendu partout en France.

"Au début, si on se parle franchement, il y avait beaucoup de réticences, ça vient complètement bousculer les idéologies de base", a-t-il reconnu. Mais les résistances restent vives, une grande majorité des 470 écoles de Marseille n'ayant pas souhaité à ce stade s'engager dans ce dispositif. 

Nouvel argument pour le rejoindre: les écoles qui y participent pourront utiliser le pass culture, réservé pour l'instant aux collèges-lycées.

Rupture d'égalité des chances

Désormais, le chef de l'Etat, qui imagine la deuxième ville de France comme le laboratoire de ses politiques publiques, veut également "rouvrir" le débat concernant le temps scolaire sur l'année, car "quand on a des vacances de trois mois, l'inégalité revient", a-t-il insisté mardi matin.

Nouvelle annonce donc, après celles faites lundi soir, devant plus de 300 habitants et acteurs des quartiers Nord de Marseille. Dans ces quartiers sensibles, il veut dédoubler les classes dès la moyenne section de maternelle, élargir progressivement les horaires au collège jusqu'à 18h00, et offrir la possibilité d'entrer à l'école dès deux ans.

A ses côtés mardi matin, le maire divers-gauche de Marseille, Benoît Payan s'est félicité des investissements sans "équivalent dans le pays depuis 1945 pour les écoles": "on aura terminé d'ici 2026 la rénovation et la reconstruction de 60 écoles", a-t-il promis, dont celle en surplomb de la cité de la Castellane, où a grandi Zinedine Zidane.

Mais pour Nathalie Romagné, psychologue à l'hôpital Edouard-Toulouse, l'accueil élargi des élèves ne suffira pas à réduire les inégalités: pour cela, "il faudrait une vraie prise en charge" des familles qui vivent dans les quartiers déshérités de la ville, selon elle.

Avec l'expérimentation pédagogique, "le danger c'est qu'on n'ait plus affaire à une école de la République mais à des écoles complètement différentes en fonction des territoires", conduisant à une "véritable rupture d'égalité des chances", s'inquiète de son côté Virginie Akliouat, secrétaire départementale de la FSU-SNUipp (premier degré). 

Pour conclure la deuxième journée de son séjour dans la cité phocéenne mardi, après un passage par la grotte Cosquer, Emmanuel Macron va prononcer un discours au Mucem, au Fort Saint-Jean, sur la culture et la "place singulière de Marseille, véritable porte d'entrée de la Méditerranée", a indiqué l'Elysée.

A la mi-journée, c'est avec Rodophe Saadé, Pdg de la CMA-CGM, géant du transport maritime, que M. Macron a déjeuné, a-t-on appris auprès de l'entreprise: "Ils ont échangé sur le rôle de la CMA-CGM, cette entreprise très marseillaise et connectée au monde entier", a précisé un porte-parole de l'entreprise.

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