Fret aéronautique

APRC Group mise sur l’aéroport d’Albert-Picardie

Début janvier le groupe français APRC a officiellement fait l’acquisition de deux terrains bordant l’aéroport Albert-Picardie. Il ambitionne de faire du site une référence en matière de fret aéronautique. La vente d’une 3e parcelle devrait suivre au printemps 2022.

Jorge Hernandez, Michel Watelain, Karim Abdellaoui, Virginie Caron-Decroix, Alain Gest et Franck Beauvarlet. ©Aletheia Press/ DLP
Jorge Hernandez, Michel Watelain, Karim Abdellaoui, Virginie Caron-Decroix, Alain Gest et Franck Beauvarlet. ©Aletheia Press/ DLP

« Un jour j’ai vu le Beluga survoler l’entrepôt Amazon de Boves, je me suis demandé où il atterrissait, c’est comme ça que j’ai découvert l’aéroport d’Albert-Picardie », raconte Jorge Hernandez, directeur du Développement au sein du groupe APRC. Passé par Géodis et FM Logistic, cet expert en logistique convainc Karim Abdellaoui, président du groupe lyonnais de l’intérêt d’investir ici. 

« Aujourd’hui l’aéroport Charles de Gaulle est saturé et ne peut plus se développer. Le fret aérien s’est donc déporté en partie à Charleroi ou Heathrow. Albert bénéficie d’une situation géographique idéale : depuis ce site nous pouvons toucher 80 millions des consommateurs les plus riches dans un rayon de 300 km », détaille-t-il. En 2019, APRC, opérateur majeur du marché de l’immobilier logistique se rapproche donc des élus locaux pour leur proposer un projet logistriel de 140 000 m2.

Un projet d’ampleur

Ce programme d’ampleur s’inscrit dans la stratégie engagée par APRC Group qui souhaite créer 1 million de m2 dédiés à logistique sur les cinq prochaines années moyennant un investissement global de 700 millions d’euros. Albert occupe une place prépondérante dans ce dispositif. « Nous sommes convaincu que l’aéroport Albert-Picardie deviendra à terme le 1er aéroport de fret européen », souligne Karim Abdellaoui qui table sur la création de 700 à 800 emplois directs et tout autant de façon indirecte.

L’aéroport d’Albert-Picardie est géré conjointement par le Pays du Coquelicot, le Département et la communauté d’agglomération d’Amiens Métropole. © Aletheia Press/  DLP

« Nous avons commandé des études qui montrent qu’installer une base logistique ici permettrait de faire des économies de 20 à 25%, il y a une réelle pertinence économique », poursuit celui qui souhaite faire de l’aéroport un véritable outil d’attractivité pour le territoire, notamment pour les industriels. « On parle aujourd’hui de relocalisation, un aéroport comme celui-ci a du sens », pointe-t-il.

Respect de l’environnement

Pour achever de convaincre les élus locaux, APRC Group a présenté un projet à haute valeur ajoutée, tant en termes d’activité que de respect de l’environnement. « C’est un élément différenciant qui est aussi une demande de nos clients, opérateurs comme chargeurs », explique Karim Abdellaoui. Le groupe ambitionne de proposer une activité au sol zéro carbone avec des entrepôts à Haute valeur environnementale et des engins de manutention fonctionnant à l’hydrogène. Pour le fret, APRC souhaite développer l’utilisation de biocarburants.

« Nous voulons que du départ de l’usine à la livraison au client final, le parcours du produit soit le plus neutre possible », assure-t-il. Un argument supplémentaire en faveur du projet pour Michel Watelain, président du Pays du Coquelicot : « Une enquête récente à montrer que la préoccupation première des habitants était l’environnement », confie-t-il.

Albert-Picardie

Inauguré en 2007, l’aéroport Albert-Picardie a permis la pérennité de l’usine Airbus Atlantic de Méaulte. Aujourd’hui le Béluga XL effectue des rotations chaque semaine. Le site accueille également des transports sanitaires mais aussi des voyages touristiques et d’affaires. « L’aéroport est ouvert 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. Il présente un chiffre d’affaires d’1,6 million d’euros et un budget de fonctionnement annuel de 2 millions d’euros », rappelle Virginie Caron-Decroix, présidente du syndicat mixte de l’aéroport Albert-Picardie.