Apprendre à rebondir après la crise du Covid-19

L'association SOS Entrepreneur fait partie du Portail du rebond des entrepreneurs, un réseau d'aide particulièrement sollicité en cette période de crise du Covid-19. Son objectif est de rassurer les chefs d'entreprise pris de panique en voyant leurs affaires s'écrouler en quelques jours.

Bruno Delcampe, fondateur de l'association SOS Entrepreneur.
Bruno Delcampe, fondateur de l'association SOS Entrepreneur.

Alors que certaines entreprises commençaient à se relever de la crise de 2008, les problèmes de trésorerie qu’engendrera la crise du Covid-19 n’échappent à personne. Peur de ne plus savoir payer les salariés mis au chômage partiel, ou encore de ne plus pouvoir reverser sa TVA, les entrepreneurs font face à une forte angoisse. «Et le stress rétrécie la capacité de discernement», témoigne Bruno Delcampe, fondateur de l’association SOS Entrepreneur.

Le nombre d’appels multiplié par dix

Cette association met à disposition un numéro de téléphone joignable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Plusieurs centaines de bénévoles se relaient pour répondre aux entrepreneurs dont la difficulté majeure devient la perspective d’une cessation de paiement. Et depuis le début de la pandémie, les appels reçus ont été multipliés par dix.

«Notre but est surtout de leur rappeler tous les droits dont ils disposent pour sortir de cette crise», indique Bruno Delcampe. Mais malgré toutes les aides annoncées par le Gouvernement et par plusieurs banques ces dernières semaines, certains cas particuliers se trouvent exclus : «L’accès au fonds de solidarité reste interdit pour ceux dont le chiffre d’affaires de mars n’est pas inférieur à 70% de celui de 2019, explique le fondateur de l’association. Et l’accès aux crédits garantis par l’Etat est refusé aux entreprises considérées comme fragiles parce que leur fonds propre est négatif.»

La liquidation n’est pas une fatalité

SOS Entrepreneur compte se faire entendre pour faire sauter ces verrous. En attendant, les bénévoles, formés en tant qu’«experts de crise», s’efforcent de rassurer les indépendants craignant une période de redressement judiciaire. «Nous sommes là pour leur prouver qu’une procédure en tribunal de commerce ne débouche pas forcément sur une liquidation d’entreprise. Plus on anticipe la période d’observation en étant accompagné, plus on a de chances de s’en sortir», rassure Bruno Delcampe.

Pour assurer la prise en charge de tous les appels, l’association SOS Entrepreneur cherche à gonfler ses rangs. «Les profils que nous recherchons sont surtout d’anciens entrepreneurs à la retraite. Car il faut avoir du temps à consacrer aux autres et une expérience professionnelle à partager». Bruno Delcampe sait de quoi il parle : il a créé l’association suite à la crise de 2008. «J’ai perdu ma boîte sur Lille et Valenciennes. Je me suis senti extrêmement seul face au tribunal de commerce. Le TC s’occupe de trouver une issue pour l’entreprise, mais pas pour l’entrepreneur. Alors il m’a fallu, moi aussi, rebondir. J’ai ensuite voulu aider les autres entrepreneurs à faire de même», se souvient-il.

Encadré :

Les cinq autres associations du Portail

  • L’observatoire Amarok : basé à Montpellier, il étudie les relations réciproques entre la nécessité de rebondir pour un entrepreneur et sa propre santé.
  • Re-créer : essentiellement active sur Paris, l’association est à l’écoute de l’entrepreneur en difficulté pour lui permettre de rebondir.
  • Le réseau Apesa : il apporte un soutien psychologique d’urgence, gratuit et confidentiel, à l’entrepreneur en souffrance aigüe, hanté par les idées noires.
  • 60 000 rebonds : l’association accompagne l’entrepreneur dont la liquidation de l’entreprise a été prononcée, pour rebondir plus vite et mieux, et ne plus rester seul.
  • Second souffle : elle crée les conditions pour rebondir rapidement au travers d’un emploi, d’une mission ou toute autre forme d’activité.

Plus d’infos sur : https://portaildurebond.eu/