Antisémitisme: un an après le 7 octobre, le gouvernement promet qu'il ne laissera "rien passer"

"Nous ne laisserons rien passer": un an après le 7 Octobre, le Premier ministre Michel Barnier a promis lundi soir que le gouvernement continuerait à "combattre l'antisémitisme par tous les moyens" lors d'une cérémonie en hommage aux victimes de l'attaque en Israël...

Une personne dépose une bougie devant une œuvre d'art commémorative dévoilée lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas à Nice, le 7 octobre 2024 © Valery HACHE
Une personne dépose une bougie devant une œuvre d'art commémorative dévoilée lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas à Nice, le 7 octobre 2024 © Valery HACHE

"Nous ne laisserons rien passer": un an après le 7 Octobre, le Premier ministre Michel Barnier a promis lundi soir que le gouvernement continuerait à "combattre l'antisémitisme par tous les moyens" lors d'une cérémonie en hommage aux victimes de l'attaque en Israël qui provoque toujours une onde de choc en France.

"Vous pouvez compter sur le président de la République, sur le Premier ministre (...) sur tous les membres du gouvernement pour protéger nos compatriotes de confession juive", a dit le Premier ministre, lors de cette cérémonie organisée au Dôme de Paris, à l'invitation du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

L'évocation du chef de l'Etat Emmanuel Macron a suscité des huées sur quelques rangées du public. Certains dans la salle ont crié "des armes" après que le président français a appelé samedi à l'arrêt de livraisons d'armes à Israël.

Après les tensions générées par cet appel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Michel Barnier a assuré de nouveau que "la sécurité de l'Etat d'Israël n'est pas et ne sera jamais négociable" et que ce pays se trouvait "en situation de légitime défense".

Emmanuel Macron a de son côté assuré lundi que la France mettait "tout en oeuvre" pour la libération des deux otages franco-israéliens encore retenus à Gaza.

Les familles de ces otages ont rencontré lundi le chef de l'Etat ainsi que le Premier ministre.

Emmanuel Macron leur a promis que la France "mettait tout en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu et un accord permettant la libération d’Ohad Yahalomi et d’Ofer Kalderon en priorité, et qu’elle pressait toutes les parties d’avancer en ce sens sans plus tarder".

Outre les familles des deux otages, il a rencontré celles de victimes résidant en France.

Quelque 4.000 personnes ont répondu à l'appel du Crif pour la cérémonie d'hommage. De nombreuses personnalités ont fait le déplacement comme l'ancien président Nicolas Sarkozy, le président du Medef, Meyer Habib, l'écrivain Bernard-Henri Lévy, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse ou la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

"Tout le monde devrait être là. Ça a été une année difficile", a déclaré Louise, 28 ans, une parisienne, à l'AFP, précisant ne pas être juive elle-même mais être venue "par solidarité".

La France insoumise, dont la réaction initiale après les attaques du 7 octobre 2023 en Israël avait été largement critiquée, a rendu hommage aux victimes. Dans un communiqué envoyé lundi soir, LFI demande la "libération immédiate" des otages du Hamas et dénonce un "acte terroriste".

Hystériser" le débat

Le président du Crif Yonathan Arfi a lancé lundi soir une violente charge contre le mouvement de Jean-Luc Mélenchon qui se trouve dans "le camp du déshonneur" parce que LFI "voit des résistants là où la conscience universelle reconnaît des terroristes" et "choisit d'hystériser notre débat public, en cultivant le clientélisme et les assignations identitaires". 

"Que LFI trouve encore des alliés au sein de la gauche républicaine est un outrage, une trahison", a-t-il fustigé.

A travers la France, des centaines de personnes ont rendu hommage aux victimes du 7 octobre.

A Strasbourg, 500 personnes se sont rassemblées devant l'hôtel de ville malgré la pluie à l'appel d'associations juives. 

A Lyon, 2.100 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées en fin de journée sur la place Bellecour, sans slogan ni sigle, mais portant de nombreux drapeaux français et des photos des victimes. 

"Je suis venue par soutien", le massacre du 7-Octobre "ça nous crève le cœur", a affirmé Fabienne Duc, "catholique".

A Marseille, qui compte la deuxième plus grande communauté juive de France, plusieurs centaines de personnes se sont aussi rassemblées pour commémorer les victimes du 7 octobre.  

A Paris, la tour Eiffel s'éteindra ce lundi à 23H45, comme elle l'avait fait il y a un an.

Les hommages avaient commencé dès dimanche avec un rassemblement à Paris à l'initiative du Fonds national juif (KKL). D'autres rassemblements ont eu lieu en France.

Les responsables des cultes français ont de leur côté lancé lundi un appel unitaire "à la paix et à la fraternité" et plaidé pour "ne pas importer en France le conflit".

Car dans un pays qui abrite la plus importante communauté juive d'Europe (avec près d'un demi-million de personnes) et l'une des plus importante communautés musulmanes, l'onde de choc reste vive. 

L'attaque sans précédent du Hamas, le 7 octobre en Israël, a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza. Sur les 251 personnes enlevées alors, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 considérées comme mortes.

Plus de 41.870 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

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