Angell : la start-up du vélo électrique contrainte à l’abandon

Les vélos à assistance électrique Angell mettent la clef sous la roue ! En cause, des défaillances graves sur la structure des vélos, assemblés par SEB dans son usine d’Is-sur-Tille.

Le VAE Angell Core. © Angell
Le VAE Angell Core. © Angell

Chute à l'arrière du peloton… Après quatre années de développement et d’ambition, la start-up Angell, fondée en 2018 par Marc Simoncini et Jules Trecco, est contrainte de déposer le bilan. L’entreprise, qui s’était distinguée par ses vélos électriques connectés et design, devrait prochainement se déclarer en cessation de paiements auprès du tribunal de commerce de Paris, avec une liquidation judiciaire désormais probable. « Un problème hardware aura mis fin à l’aventure, malgré tous nos efforts et le travail incroyable de tous les salariés, auxquels je pense ce soir », a réagi Marc Simoncini, cofondateur du projet.

Cette faillite constitue un coup dur pour l’usine SEB d’Is-sur-Tille et ses 140 salariés, qui avaient trouvé dans la production des vélos Angell une précieuse opportunité de diversification. D’autant qu’Angell a annoncé son intention d’assigner le groupe SEB pour « que toute la lumière soit faite et que les responsabilités de chacun soient établies ».

7 000 exemplaires rappelés

Dès ses débuts, Angell a rencontré des obstacles techniques. La première génération de vélos, commercialisée peu après la création de l’entreprise, a souffert de défauts et de bugs qui ont terni son lancement. Mais ces difficultés initiales ont été éclipsées par un incident bien plus grave. En 2023, un cadre s’est brutalement brisé en pleine utilisation, soulevant de sérieuses préoccupations en matière de sécurité. En novembre dernier, Angell a averti les propriétaires des modèles concernés qu’ils devaient cesser immédiatement d’utiliser leur vélo.

Console d’un VAE Angell. © Benedict Redgrove

L’entreprise a alors tenté d’identifier l’origine de cette défaillance, survenue sur un cadre en aluminium collé. Incapable de déterminer si le problème touchait seulement une fraction de la production ou l’ensemble des modèles, elle a dû prendre une décision radicale : procéder au rappel total des 7 000 exemplaires en circulation et organiser leur remplacement ou leur remboursement.

Responsabilité partagée ?

Un tel engagement nécessitait un soutien financier conséquent. Angell s’est tournée vers ses partenaires industriels, notamment le bureau d’études KickMaker et le groupe SEB, qui assemblait les vélos dans son usine d’Is-sur-Tille en Côte-d’Or et détenait une participation minoritaire dans la start-up. Mais les discussions n’ont pas abouti.

Dans un courrier adressé à ses clients, Angell relate l’impasse dans laquelle elle s’est retrouvée : « Malheureusement, dès la première réunion début novembre, il est apparu que le Groupe SEB ne se considérait d’aucune façon responsable des défauts affectant vos vélos, et ne souhaitait pas prendre part à la recherche d’une solution. D’autres propositions ont été formulées à nos partenaires […] mais aucun accord n’a été trouvé à date. »

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel