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Amiens : Ozange pense l’avenir de l’insertion par le travail

Le groupe économique et solidaire amiénois poursuit son travail en faveur de l’Insertion par l’activité économique. Ce 15 février, Ozange organisait deux tables rondes sur les services d’aide à domicile.

La première table ronde portait sur les aides à domicile. Une réflexion menée en présence notamment de François Ruffin et Laurent Somon. @Aletheia Press/ DLP
La première table ronde portait sur les aides à domicile. Une réflexion menée en présence notamment de François Ruffin et Laurent Somon. @Aletheia Press/ DLP

Le 15 février, les associations du groupe économique et solidaire amiénois Ozange.net ont présenté, en partenariat avec la compagnie circassienne Nexus, l'événement-spectacle inédit Tout et Possible au cirque Jules Verne d’Amiens. En préambule de ce rendez-vous, Ozange, qui fête ses 40 ans, a organisé deux tables rondes portant sur les services d’aide à domicile et l’insertion par l’activité économique. Des réflexions nécessaires sur l’avenir d’une profession incontournable mais mal considérée et sur un secteur qui accompagne les plus fragiles vers une inclusion durable dans la société.

De nombreuses personnes aides à domiciles sont les seules à franchir la porte de la maison des seniors. @Pixabay

« La notion d’auxiliaire de vie sociale est pour l’instant un mensonge ! »

La première table ronde entendait réfléchir à la continuité de la vie citoyenne des personnes âgées, malades ou handicapées maintenues à domicile. « Beaucoup d’aides à domicile expliquent qu’elles sont très souvent les seules à franchir la porte de la maison. Est-ce qu’elles ont conscience de leur rôle d’accompagnement y compris sur le plan de la citoyenneté ? »,  interroge Peggy Robert, présidente de la CRESS Hauts-de-France chargée d’animer ce premier temps. « La notion d’auxiliaire de vie sociale est pour l’instant un mensonge ! Les aides à domicile interviennent pour assurer les besoins vitaux, elles n’ont pas le temps de faire autre chose, d’accompagner la personne à la bibliothèque ou même au cimetière », observe le Député François Ruffin. Lequel insiste sur la nécessité d’instaurer des temps complets et de repenser les budgets alloués au secteur. « Sans un plan grand âge de 10 millions d’euros, il sera très compliqué d’avancer », ajoute-t-il.

« Il est nécessaire de mettre en place des communautés de professionnels au niveau territorial pour proposer une réelle coordination entre les acteurs. Dans ce cadre, les besoins vitaux mais aussi sociaux, culturels, psychiques pourront être traités », pointe de son côté le sénateur Laurent Somon. Au-delà des conditions de travail et de l’organisation de celui-ci, la question des recrutements elle est aussi urgente. « Ce sont des métiers de l’invisible et pourtant nous devrons accompagner 280 000 personnes en 2030. Il n’y a pas assez d’aides à domicile ! », souligne Sabine Verhaegen, fondatrice d’Ozange. « Il s’agit du troisième secteur qui recrute, actuellement, nous avons sur la Somme 900 demandes dans ce domaine », ajoute Benoit Petit, directeur territorial Aisne-Somme de France Travail.

Ozange a réuni aussi des biens des acteurs institutionnels, politiques, qu’associatifs lors de cette première partie de soirée. @Aletheia Press/ DLP

« Nous avons tout fait pour faciliter ce recrutement »

Dans un second temps, le débat s’est orienté vers l’Insertion économique par le travail (IAE). « J’ai été très marquée par l’engagement de Sabine Verhaegen, qui explique parfaitement que chaque parcours d’insertion apporte des compétences nouvelles et rapproche de l’emploi les personnes accompagnées. Pour l’État, l’humain doit plus que jamais être au cœur des politiques publiques », confie Laetitia Creton, directrice départementale de la DEETS, qui rappelle que dans la Somme, les structures de l’IAE ont vu leurs dotations passer de 11 à 18 millions d’euros.

Si le secteur doit poursuivre sa professionnalisation, il est de plus en plus identifié par les entreprises locales, comme en témoigne Jean Daudre, gérant du pressing Eco Clair à Amiens. « J’avais déjà fait appel à Ozange pour absorber des pics d’activités. Lorsqu’en juin dernier, j’ai eu un besoin urgent de recrutement, je les ai sollicités », résume-t-il. Après un stage de 15 jours et un premier CDD, Béatrice François a signé un CDI au sein du pressing en octobre dernier. « Nous avons tout fait pour faciliter ce recrutement. Lorsqu’il y a une opportunité d’emploi, il faut savoir stopper le parcours d’insertion », observe Sophie Poirot, directrice d’Ozange.