Programme local de l'habitat

Amiens Métropole veut accélérer la rénovation énergétique des logements

Entre 2023 et 2026, Amiens Métropole s’est fixée pour objectif l’amélioration de 3 500 logements en accompagnant des projets de rénovation énergétique, d’adaptation et de sortie de vacance.

Amiens Métropole veut renforcer l’accompagnement des ménages pour favoriser les projets de rénovation. (c)AdobeStock
Amiens Métropole veut renforcer l’accompagnement des ménages pour favoriser les projets de rénovation. (c)AdobeStock

Adopté fin 2020 et opérationnel depuis janvier 2021, le Programme local de l’habitat (PLH) a permis d’établir un diagnostic complet des problématiques liées à l’habitat sur le territoire. Cet état des lieux a notamment mis en avant la fragilité de nombreux locataires dans le parc privé. La métropole considère que plus d'un quart des copropriétés sont aussi considérées comme fragiles. Un taux élevé de logements potentiellement indignes dû à la présence accrue de propriétaires privés âgés qui ne peuvent plus profiter pleinement de leur logement ou encore de ménages en situation de précarité énergétique.

« Pour de nombreux foyers, les difficultés ont augmenté du fait de la hausse du coût de l’énergie », pointe Guy Penaud, vice-président d’Amiens Métropole en charge de l’Habitat et de la rénovation urbaine. Amiens Métropole compte aujourd’hui 75 000 logements dans le parc privé. Il apparaît que 2/ 3 ont été construits avant 1970, date des premières réglementations thermiques, et que 25 000 logements ont besoin d’une rénovation thermique.

Lever tous les freins

Forts de ces constats, les élus d’Amiens Métropole ont décidé de massifier la réhabilitation des logements en ayant une attention particulière pour les publics les plus précaires. Pour cela, il a été décidé de renforcer les équipes du Lieu d'accueil unique de la rénovation énergétique (LAURE) pour atteindre quatre équivalents temps plein. « C’est la porte d’entrée de tous les projets de rénovation, que vous soyez locataire, propriétaire, bailleur… », résume Guy Penaud. Une évaluation de la situation de chacun est alors réalisée. En plus de conseils, les particuliers pourront recueillir des informations sur les financements et les aides possibles au niveau national comme au niveau local (Département, Région, Caisse de retraite…).

Vingt cinq mille logements ont été identifiés comme énergivores. ©Aletheia Press/ D. La Phung

Les propriétaires très modestes, modestes ou intermédiaires pourront être orientés vers "Mon accompagnateur Rénov’", un service nouveau assuré par Soliha-Apremis. « L’équipe du bureau d’études évaluera le logement et fera des préconisations dans les travaux à réaliser. Elle aidera à mobiliser les subventions et décryptera avec les particuliers les différents devis reçus », résume Guy Penaud qui précise que ce sera aux propriétaires de chercher les entreprises. Les neuf professionnels de l’accompagnement auront aussi une mission « technique » qui leur permettra de suivre les travaux jusqu’à la réception du chantier. « Notre objectif est vraiment de lever tous les freins pour encourager les propriétaires à s’engager dans une démarche travaux. Il faut que tout le monde ait conscience que le coût de l’énergie ne baissera pas, il est urgent de se mettre à la rénovation énergétique », souligne l’élu.

Mobiliser les artisans

Pour répondre à l’ensemble de ces enjeux, la mobilisation des artisans reste un élément déterminant. Guy Penaud appelle d’ailleurs tous les professionnels du bâtiment qui ne l’ont pas encore fait à obtenir le label Reconnu garant de l’environnement (RGE). « Sans cela, il n’est pas possible d’obtenir des aides pour la rénovation des logements, or nous allons avoir besoin de ces artisans pour répondre à la demande de travaux », pointe l’élu qui met en avant le levier économique que représente cette activité.

« Nous savons que le neuf rencontre actuellement des difficultés. La rénovation énergétique, c’est l’assurance d’avoir du travail dans les quatre à cinq ans à venir. Cela va devenir incontournable pour pouvoir pérenniser ou développer son entreprise », assure-t-il. Rien que sur le territoire d'Amiens Métropole, l’objectif d’amélioration de l’habitat entre 2023 et 2026 a été fixé à 3 500 logements, dont 2 824 via la rénovation thermique.

Renforcer le financement

Pour accompagner ce Programme local de l’habitat, Amiens Métropole et la ville d’Amiens ont décidé de consacrer chacune 2,2 millions d’euros à la réhabilitation, à l’adaptation et à la remise sur le marché d’habitations vacantes. En plus de cet effort financier, la Métropole a noué un partenariat avec l’Agences nationale de l'habitat (Anah) – en charge également de Ma Prime Rénov’- avec à la clé une enveloppe de 17 millions d’euros sur quatre ans pour favoriser les gros projets des propriétaires modestes et très modestes.