Aménagement

Amiens Métropole lance un comité stratégique pour penser l’avenir des friches industrielles

Contrainte de réduire l’utilisation de terres agricoles en faveur du développement économique, les collectivités doivent aujourd’hui trouver des alternatives, comme la reconversion des friches industrielles. Amiens Métropole a lancé en février un comité stratégique pour traiter cette question.

La friche Whirlpool s’étend sur 16 hectares. ©Aletheia Press/ D.La Phung
La friche Whirlpool s’étend sur 16 hectares. ©Aletheia Press/ D.La Phung

« Le sujet des friches industrielles n’est pas tout à fait nouveau », explique Marc Foucault, vice-président d’Amiens Métropole en charge du Développement économique, qui rappelle qu’en 2016, la collectivité a identifié 40 friches. Entre 2016 et 2022, 29 d’entre elles ont été reconverties ou ont fait l’objet d’un projet identifié. « Ce sont 73 hectares qui ont été recyclés, 31 pour du logement et 42 pour des projets économiques », précise l’élu.

Des opérations ponctuelles qui vont devoir prendre aujourd’hui une tournure plus stratégique avec l’entrée en vigueur de la règle du "Zéro artificialisation nette" (Zan) à horizon 2050 prévue dans la loi Climat et résilience. « Celle-ci nous restreint fortement dans l’utilisation de foncier pour le logement ou le développement économique. Ce sont des dispositions très nouvelles », pointe Marc Foucault. La loi va contraindre notamment les territoires à baisser de 50%, d’ici à la fin de la décennie, le rythme d’artificialisation et de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers.

S’adapter aux nouvelles règles

« Comme toutes les grandes métropoles françaises, nous bénéficions d’une réelle croissance économique qui s’accompagne d’une baisse du chômage et de l’installation de nouvelles entreprises. Le manque de foncier va entraîner des difficultés dans l’accueil de nouveaux projets », relève Marc Foucault, qui note que 15 à 20 hectares sont consommés par an pour ce besoin de développement.

Le site du CHU Nord pourrait accueillir des activités de type artisanal en plus des locaux de la BnF. ©Aletheia Press/ D.La Phung

« C’est environ ce qu’il nous reste actuellement sur le territoire, sans compter la future zone d’activité Boréalia de 60 hectares, précise l’élu avant de poursuivre : Même avec ce futur espace nous sommes limités et nous devons très sérieusement penser aux friches. Ce n’est pas nouveau, l’économie s’est éloignée du centre-ville et nous avons su recycler ces espaces. La différence, c’est qu’aujourd’hui cela va vraiment devenir incontournable », ajoute-t-il. En février dernier, donc, Amiens Métropole a créé un comité stratégique réunissant l’ensemble des élus, les services de l’État, la Région, le Pôle métropolitain, ou encore l’Ordre des architectes.

Penser l’avenir

Après un premier diagnostic qui a permis de recenser les friches existantes et leurs caractéristiques, le comité stratégique a identifié les terrains prioritaires comme la friche Whirlpool, la station d’assainissement Saint-Maurice, mais aussi le site de l’hôpital Nord qui doit en outre accueillir le futur bâtiment de la BNF.

En 2023, le comité stratégique est appelé à monter en puissance et à réfléchir à la mutation de ces friches ou le type d’activité qu’elles pourraient accueillir. « Nous envisageons une réunion par trimestre, des rendez-vous qui nous permettraient, entre autres, d’accueillir des personnalités extérieures comme des élus, des architectes ou des chefs d’entreprise qui pourraient partager leurs expériences en matière de transformation de ces espaces », confie l’élu.