Implantée à Gravelines et Loon-Plage

Aluminium Dunkerque : objectif neutralité carbone en 2050

L’entreprise implantée à Gravelines et Loon-Plage depuis 1991 produit chaque année 280 000 tonnes d’aluminium. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, elle a dévoilé une feuille de route en quatre points, qui va notamment passer par un investissement de 12 millions d’euros dans un nouveau four.

Aluminium Dunkerque, dont l'actionnaire unique est l'Américain AIP, produit chaque année 280 000 tonnes d'aluminium. © Michel Guilbert
Aluminium Dunkerque, dont l'actionnaire unique est l'Américain AIP, produit chaque année 280 000 tonnes d'aluminium. © Michel Guilbert

Le territoire dunkerquois est, depuis quelques années, le fer de lance de la décarbonation industrielle. A la suite du sidérurgiste ArcelorMittal qui pèse fortement dans les émissions de CO2 dans l’agglomération, d’autres industriels ont suivi. Dernier en date : Aluminium Dunkerque (650 salariés) et son unique actionnaire depuis 2021, l’Américain AIP, qui ont dévoilé une feuille de route en quatre points avec l’ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050. 

Olivier Rebouillat, directeur des opérations, résume la situation : «Les émissions de carbone sont malheureusement inhérentes au process de fabrication de l’aluminium par électrolyse car il demande l’utilisation d’anodes en carbone. Actuellement, notre usine émet 1,82 tonne de CO2 par tonne d’aluminium produite». L’industriel tient toutefois à préciser que l’empreinte carbone du site reste tout à fait acceptable par rapport à d’autres fabricants d’aluminium en Europe ou en Asie. «Nous avons besoin de 13 MWh d’électricité pour fabriquer une tonne d’aluminium. Or, celle que nous utilisons est issue du nucléaire, donc, décarbonée», se satisfait-il.

Captage du CO2 et changement de process

Premier point du plan : viser l’excellence opérationnelle. «Cela implique une amélioration continue de la maîtrise de notre process industriel qui doit naturellement conduire à une baisse de nos émissions», explique Olivier Rebouillat. Deuxième point : Investir 12 millions d’euros dans un nouveau four d’ici l’automne 2024. «Celui-ci va nous permettre d’intégrer une plus forte proportion d’aluminium recyclé dans notre process, de l’ordre de 6 700 tonnes supplémentaires par an pour notre production de lingots d’aluminium. Ainsi, à très court terme, nos émissions de CO2 devraient être réduites de 10%», ajoute-t-il.

Troisième point : A l’horizon 2030, Aluminium Dunkerque espère pouvoir capturer une partie du CO2 émis. Effet attendu : - 50% d’émission. Ce projet est actuellement encore à l’étude, mené par le service R&D de l’industriel. «La capture du CO2 est vue comme une vraie solution d’avenir pour limiter nos émissions. L’idée, une fois le CO2 «capturé», serait, soit de le proposer à nos voisins industriels qui en auraient l’utilité dans leur process, soit de le stocker dans des cavités sous la mer du Nord», détaille Olivier Rebouillat.

Dernier point, enfin, à encore plus long terme, «sans doute aux environs de 2050 car toute la technologie est encore à mettre au point», précise le directeur des opérations : Un changement de process complet qui permettrait d’utiliser de l’anode sans carbone pour réaliser l’électrolyse. Ainsi, les émissions de CO2 seraient réduites à néant. «Le prototype d’une cuve avec anode inerte est actuellement en cours de démonstration au Canada, porté par un groupement de partenaires industriels internationaux. Mais ce ne sont que les débuts. On n’a, par exemple, aucune idée de l’investissement qui serait nécessaire pour une utilisation industrielle», conclut Olivier Rebouillat.