Alliance Seine-Escaut : un enthousiasme grandissant

Lundi 31 mars, les parties prenantes de l’Alliance Seine-Escaut se sont retrouvées à Paris afin de discuter de l’avancement des travaux et des opportunités économiques du projet.

Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du Canal Seine-Nord Europe, et Gilles Ryckebusch, directeur territorial Nord-Pas-de-Calais de VNF, ont présenté les phases de mise en œuvre du chantier au Paris Yacht Marina. © Aletheia Press / C. De Martino
Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du Canal Seine-Nord Europe, et Gilles Ryckebusch, directeur territorial Nord-Pas-de-Calais de VNF, ont présenté les phases de mise en œuvre du chantier au Paris Yacht Marina. © Aletheia Press / C. De Martino

«Je souhaite faire du fluvial un vrai pilier du transport de marchandises de demain dans notre pays»… A l'occasion de la conférence des parties prenantes de l’Alliance Seine-Escaut, le 31 mars à Paris, Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, a souhaité passer un message fort, à travers une vidéo filmée pour l’occasion.

Puisqu’à son avis, continue-t-il, «il s'agit là d'un des modes de transport les plus vertueux en termes d'émission de gaz à effet de serre ou consommation d'énergie, de rejet de particules, de bruit». Preuve de cette ambition le maintien, cette année, «d'un financement pour Voies navigables de France (VNF) aligné à la trajectoire du contrat d'objectif et de performance 2023-2032». Cela malgré «un contexte budgétaire très difficile», puisque le projet Seine-Escaut représente, en quelque sorte, «la figure de proue de cette ambition forte pour le transport par voie d'eau» et «c'est le plus grand chantier fluvial européen jusqu'à 2032».

Un soutien français et européen

2032 ? Oui. Car le ministre a aussi annoncé que la fin du chantier a officiellement été repoussée de deux ans. Une date qui «donne aux partenaires et aux financeurs deux années de plus pour enchaîner l'ensemble des procédures», détaille Gilles Ryckebusch, directeur territorial Nord-Pas-de-Calais de VNF, gérant du GEIE Seine-Escaut.

Le calendrier d’avancement des travaux a été établi en collaboration avec l’Union européenne. En effet, en plus du soutien affiché par le gouvernement français, l’Alliance Seine-Escaut se voit également renouveler la confiance de l’UE, qui a confirmé son financement, ce qui est «quand même assez unique», a tenu à préciser Jérôme Dezobry, président du Directoire de la Société du Canal Seine-Nord Europe.

Des enjeux multiples

L'année dernière, «l'Europe a accordé une nouvelle tranche de financement» pour arriver à «un total de financement de 705 millions d'euros, d'ici fin 2027», continue-t-il. Ensuite, une prochaine programmation européenne aura lieu. L'Europe confirme ainsi son financement dans la durée, «mais les négociations budgétaires sont assez tendues dans un climat marqué par un contexte national compliqué», où les infrastructures deviennent aussi «une opportunité militaire».

Construire et développer les l'écosystème

Pour 2025, parmi les objectifs pratiques on retrouve : la mise en service des ponts de Menin, Nevele et Kuurne en Flandres, ainsi que le démarrage des travaux sur l’écluse de Montmacq-Cambronne-lès-Ribécourt dans l'Oise et le démarrage des cycles de dragage des terres sur la Lys pour l’élargissement et l’approfondissement de l’itinéraire.

Concernant l’Axe Nord, des efforts seront portés sur l'accompagnement des partenaires: le réseau des ports intérieurs des Hauts-de-France et le Grand Port Maritime de Dunkerque. Avec une attention toute particulière, de la part du transport fluvial, à se positionner «comme garant et comme facilitateur de la compétitivité et de l'attractivité de la logistique française», a indiqué en conclusion Maurice Georges, président du directoire du Grand Port Maritime de Dunkerque.

Pour Aletheia Press, Chiara De Martino