"Alertes féministes" contre l'extrême droite à Paris et ailleurs en France

"Alertes féministes contre l'extrême droite": des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris et en France pour dénoncer le "danger" pour les droits des femmes que représenterait une victoire...

Marche féministe contre l'extrême droite le 23 juin 2024 à Bordeaux © Philippe LOPEZ
Marche féministe contre l'extrême droite le 23 juin 2024 à Bordeaux © Philippe LOPEZ

"Alertes féministes contre l'extrême droite": des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris et en France pour dénoncer le "danger" pour les droits des femmes que représenterait une victoire du RN, à une semaine des législatives.

Arborant pour beaucoup du violet, couleur emblématique du féminisme, entre 13.000 personnes, selon la préfecture de police, et 75.000, selon les organisateurs, ont manifesté sous le soleil dans la capitale, à l'appel de plus de 200 associations (Fondation des femmes, Planning familial, #Noustoutes...), ONG (Oxfam, France Terre d’Asile...) et syndicats (CGT, CFDT...). 

En régions, 14.000 manifestants ont été recensés dans 41 rassemblements, de source policière. Samedi dernier, les défilés contre l'extrême droite à l'appel des syndicats avaient réuni entre 250.000 (autorités) et 640.000 (CGT) personnes en France, dont 75.000 à 250.000 à Paris.

Associations féministes, syndicats et ONG dénoncent le "féminisme de façade" de l'extrême droite, accusations rejetées par le Rassemblement national (RN), qui fustige des "caricatures".

"Quand je vois l'historique du parti, on ne peut pas dire qu'il défend les femmes. Il faut rappeler que ce sont eux qui ont parlé d'+avortement de confort+, qui attaquent sans cesse le Planning familial", fustige Morgane Legras, 28 ans, militante à #Noustoutes et ingénieure dans le nucléaire, à Paris.

Stéphanie, 51 ans, qui "ne manifeste jamais d'habitude", se mobilise contre "une vraie menace". L'une de ses deux filles, Héloïse, 11 ans, porte un tee-shirt kaki avec l'inscription "mes libertés en danger" et le sigle RN barré.

Un ripolinage

L'"alerte féministe" s'est matérialisée par une alarme et des sifflets, en arrivant place de la Nation.

Dans la foule, une majorité de femmes mais aussi des hommes, voire quelques garçons avec leur mère, et des pancartes "Ni mari ni patron, ni Marine ni Macron" ou "le machisme fait le lit du fascisme". Et dans la sono un tube de Clara Luciani, co-signataire avec plusieurs centaines d'artistes d'une tribune appelant au barrage face à l'extrême droite. 

Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes et militante depuis 1974, pointe l'importance d'"alerter la population des femmes, mais pas que, contre une imposture, un ripolinage" du RN sur les droits des femmes.

"À chaque fois que l'extrême droite arrive au pouvoir quelque part, elle s'attaque au droit à l'avortement, je ne vois pas pourquoi il y aurait une exception française", souligne Sarah Durocher, présidente du Planning Familial.

Les leaders de la CFDT Marylise Léon et de la CGT Sophie Binet ont aussi défilé à Paris, comme l'Insoumise Clémentine Autain, l'ex-ministre Najat Vallaud Belkacem ou l'actrice Corinne Masiero, ont constaté des journalistes de l'AFP. Egalement présente, l'actrice Judith Godrèche, engagée contre les violences sexuelles et sexistes.

À Bordeaux, 2.000 manifestants, selon la préfecture, ont marché derrière la banderole "L'extrême droite doit reculer, pas nos droits".

Se mobiliser

"Evidemment que nos droits sont menacés, mais ils l'étaient déjà avec la droite conservatrice. Le plus important, c'est de se mobiliser", a expliqué à l'AFP Vanessa Laboutade, 49 ans, membre du Collectif contre les abus policiers CLAP33.

A Toulouse, entre 880 personnes (préfecture) et 1.500 (organisateurs) ont manifesté. "Femme et jeune, la double peine" ou "Lesbiennes contre le fascisme", lisait-on sur des pancartes. "Le RN est contre les femmes, il incite à la haine. Il est contre l'avortement. Des choses dont on ne devrait même pas discuter à notre époque", dénonce Sarah, 33 ans.

Ils étaient au moins un millier à Lyon, scandant pour certains "RN sexiste, riposte féministe". "Quand on voit ce qu'il se passe en Hongrie, en Pologne, en Italie, on sait que les couples homoparentaux sont touchés, que les femmes n'ont plus accès à l'IVG", pour Charlène Servanton, du Collectif Droits des Femmes 69.

Des manifestations ont aussi eu lieu à Rennes (350 personnes, selon la préfecture) et Strasbourg (450 selon la préfecture), où Christine Poret, 65 ans, enseignante retraitée, s'est dite convaincue que le RN souhaite "la domestication de la femme". 

Le RN a dénoncé cette semaine des "caricatures" et "mensonges". Dans une vidéo adressée à "toutes les femmes de France", son président Jordan Bardella a accusé mardi "l'extrême gauche" de "s'arroger le monopole des droits des femmes".

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