Bâtiment

Alerte rouge à la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle

La Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle tire la sonnette d’alarme ! Alors qu’au niveau national, certains annoncent un frémissement dans le secteur, tous les indicateurs sont dans le rouge dans le département. Alban Vibrac, le président de la fédération meurthe-et-mosellane appelle à un sursaut des pouvoirs publics et des donneurs d’ordre afin d’éviter le pire.

© Emmanuel Varrier. «Il nous faut un sursaut général de la part des pouvoirs publics car c’est toute une filière pourtant essentielle à l’économie et à l’aménagement de notre territoire qui risque de s’enliser», assure Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.
© Emmanuel Varrier. «Il nous faut un sursaut général de la part des pouvoirs publics car c’est toute une filière pourtant essentielle à l’économie et à l’aménagement de notre territoire qui risque de s’enliser», assure Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.

Attention danger ! À la fin février, en cumul sur douze mois, une baisse de 7 % des logements mis en chantier est enregistrée (source : Cellule économique régionale de la construction Grand Est). Du côté des locaux non résidentiels, un recul de 15,7 % des projets démarrés est annoncé. La production de béton prêt à l’emploi a chuté de 6,5 % et les emplois déclarés dans les métiers du gros œuvre ont baissé de près de 9 %. Le constat chiffré du secteur du BTP pour le département de Meurthe-et-Moselle est plus qu’inquiétant.

«Cela fait quarante ans que je suis dans le secteur, je n’ai jamais vu cela. Nous avons déjà connu des périodes difficiles mais aujourd’hui, c’est quasiment inédit», constate Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.

À ces indicateurs plus que moroses, il faut ajouter une explosion des dossiers en attente d’instruction à l’Anah (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat), dont le délégataire dans le département est le Conseil départemental, représentant près de 20 M€ d’aides publiques gelées avec pour conséquence directe «des chantiers reportés ou annulés, une perte de visibilité pour les entreprises et une fragilisation de la trésorerie.» La suite est facilement imaginable !

Une situation déjà mise en avant à l’échelon régionale par la Fédération française du Bâtiment Grand Est en début d’année avec une chute des appels d’offres publics, des retards de paiement sur les chantiers, un recul de l’investissement privé, une baisse du logement neuf et des opérations de réhabilitation freinées.

Appel à un sursaut général

«Les retards de paiement mettent en péril la trésorerie de nombreuses TPE et PME qui peinent déjà à maintenir leur activité dans un contexte général de recul de la commande», assure Alban Vibrac dans une lettre adressée fin mars aux députés et sénateurs du département.

«La solution est avant tout politique ! Il nous faut un sursaut général de la part des pouvoirs publics car c’est toute une filière pourtant essentielle à l’économie et à l’aménagement de notre territoire qui risque de s’enliser.»

«Aujourd’hui plus rien ne se passe. Les marchés structurants sont à l’arrêt ou reportés. Celui de la rénovation du Musée Lorrain à Nancy est partiellement à l’arrêt depuis février. Le projet de la Cité judiciaire sur l’ancien site Alstom, financé par le ministère de la Justice, est gelé avec rien avant 2028 ou encore le nouveau CHRU sur le plateau de Brabois qui accuse un retard de deux à trois ans sur le calendrier initial.»

La Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle entend que le gouvernement soit interpellé «sur la nécessité d’un déblocage rapide des crédits Anah et un renforcement des moyens d’instruction dans les territoires», explique Alban Vibrac.

«Il nous faut de la lisibilité sur les dispositifs d’aides à la rénovation et à la construction et soutenir une relance rapide de la commande publique, essentielle pour maintenir le tissu économique local.»

D’un naturel plutôt optimiste, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle assure «être inquiet et dubitatif.» S’il n’aime pas utiliser le terme appel au secours, cela y ressemble grandement !