Solidarités
Aisne et Somme : Les Paniers solidaires, une initiative qui soutient les producteurs et les familles en difficulté
La MSA et la CAF, accompagnées par de nombreux partenaires locaux ont mis en place dans la Somme et l’Aisne une distribution de paniers solidaires à destination de familles en difficulté. L’initiative devrait prochainement être élargie à l’Oise.
Lors du confinement du printemps 2020, la Mutuelle sociale agricole (MSA) et La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) ont décidé de s’associer autour d’une initiative innovante : la distribution tous les 15 jours de paniers solidaires. Ce projet, porté au niveau national, a notamment été décliné dans la Somme puis dans l’Aisne.
« D’un côté, nous avions des producteurs privés de débouchés qui avaient besoin de trouver une solution rapidement et de l’autre, des familles au-dessus des seuils d’aides, mais qui se retrouvaient dans des situations précaires à cause de la crise sanitaire », détaille Najat Ezzahar, responsable du service Action sanitaire et sociale au sein de la MSA Picardie. Très vite, des premières distributions sont donc organisées dans la Somme. Devant le succès du projet, l’action est pérennisée et même étendue à d’autres territoires.
Aujourd’hui, plus de 50 producteurs fournissent les dix points de distribution de la Somme et les sept implantés dans l’Aisne. « L’objectif est d’étendre ce service au département de l’Oise à l’horizon du second semestre 2022 », précise Mathieu Daquin, chargé de développement local au sein de la MSA Services Picardie qui coordonne ce projet. En 2021, plus de 350 familles ont bénéficié de 1 500 paniers.
Mailler le territoire
La MSA et la CAF s’appuient sur les travailleurs sociaux de leurs propres services, mais également ceux d’associations, du Conseil départemental ou encore des CCAS pour repérer les publics cibles. La MSA se concentre sur les actifs, avec ou sans enfants à charge jusqu’à 20 ans, hors minima sociaux. De son côté, la CAF cible les familles avec enfants à charge jusqu’à 20 ans, hors minima sociaux. « L’inscription est valable trois mois, renouvelable une fois en fonction de chaque situation », précise Najat Ezzahar.
En fonction de la composition du foyer, deux paniers, d’une valeur de 20 et 30 euros, ont été imaginés. Une participation de 5 euros est demandée. « Nous privilégions les fruits et légumes, mais on trouve également des œufs, des produits laitiers, de la viande, des légumes secs ou même du miel », souligne Mathieu Daquin. La provenance des produits et des fiches de recettes viennent compléter ces paniers qui ont fédéré des acteurs comme le réseau des Amap Hauts-de-France, Bio Hauts-de-France, la Chambre d’agriculture, l’Udaf, la CPAM ou encore le Conseil départemental.
Changer les habitudes
Chaque distribution est organisée dans des centres sociaux, des Espaces de vie sociale ou même des Maisons familiales rurales (MFR) lorsque les communes ne bénéficient pas de points d’accueil sociaux. « Il est trop tôt pour mesurer concrètement l’impact de ce paniers solidaires », concède Najat Ezzahar. Mais au-delà du soutien qu’ils peuvent représenter, la CAF et la MSA misent sur un changement profond des d’habitudes alimentaires et de consommation, ainsi qu’un recours plus facile aux circuits courts.
« Quelques familles sont allées voir des producteurs pour retrouver certains produits », note Mathieu Daquin. Un premier pas encourageant qui démontre le bien-fondé de ce projet financé par la MSA, MSA Services, la CAF, la Région, mais aussi le Plan France Relance.