Agriculteurs français et espagnols manifestent ensemble contre l'Europe

Environ 300 agriculteurs français et espagnols ont bloqué jeudi, avec leurs tracteurs, le péage frontalier de Biriatou au Pays basque, lançant un "ultimatum" à l'Union européenne (UE) pour...

Des agriculteurs roulent vers la frontière franco-espagnole pour bloquer le péage frontalier de Biriatou, le 7 mars 2024 © ANDER GILLENEA
Des agriculteurs roulent vers la frontière franco-espagnole pour bloquer le péage frontalier de Biriatou, le 7 mars 2024 © ANDER GILLENEA

Environ 300 agriculteurs français et espagnols ont bloqué jeudi, avec leurs tracteurs, le péage frontalier de Biriatou au Pays basque, lançant un "ultimatum" à l'Union européenne (UE) pour une "énergie de production totalement détaxée".

Réunis depuis midi à la barrière de péage des deux côtés de la frontière, après des opérations escargots, les agriculteurs ont livré leur revendication commune, sans brandir de banderoles syndicales. 

Ils donnent à l'UE jusqu'au 1er juin pour aboutir à une "taxe zéro" sur le gaz, l'électricité, le gasoil ou encore le GNR (gazole non routier). "Ils ont deux mois pour trouver une solution, on va repartir bosser dans nos fermes mais on sera là si besoin début juin", dit Thierry, éleveur de bovins au Pays basque, non-syndiqué.

Les tracteurs, sur lesquels étaient affichés des slogans comme "Plus de revenu" ou "Agriculteur, enfant on en rêve, adulte on en crève", sont restés stationnés sur l'autoroute plusieurs heures, laissant une voie de circulation ouverte, avant un retour en opération escargot prévu en fin d'après-midi.

"C'est la première fois que nous nous mobilisons ensemble et probablement pas la dernière", a commenté Joseba Pagadizabal, fermier espagnol.

Les agriculteurs de plusieurs pays européens -en France, en Espagne, en Allemagne, en Grèce ou encore en Pologne- se sont massivement mobilisés pendant des semaines ou continuent de le faire, protestant notamment contre une concurrence qu'ils jugent déloyale de la part de pays hors Union européenne, qui ne sont donc pas soumis aux mêmes règles, et contre une bureaucratie et des normes qu'ils estiment trop lourdes.

Ils dénoncent aussi des prix d'achat trop bas pour leur production dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), et un manque d'aides au secteur.

En France, le patron du syndicat agricole majoritaire FNSEA avait indiqué dimanche que les exploitants attendaient maintenant des "réalisations très concrètes" après les promesses du gouvernement, mettant en garde contre de nouvelles "actions sur le terrain".

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