Affival, spécialiste des fils fourrés
Ces fils, associés à un procédé d’injection de poudres spéciales dans le métal en fusion, permettent de donner qualité et résistance aux produits finis. En acier en général. Point fort de l’entreprise : la recherche et l’innovation.
Claude Lenoir, président de cette SAS depuis 2004, rappelle que le site solesmois compte plus d’un siècle d’histoire industrielle et qu’au temps de Vallourec (d’où le nom Affival, pour “affinage” et “Vallourec”), le dernier gros propriétaire, il a dénombré jusqu’à un millier de salariés. Jusqu’à ce que la crise des années 80, dans la métallurgie, vienne bouleverser le paysage de la sidérurgie… «A l’époque, un groupe d’ingénieurs a su tirer parti d’un brevet existant, mais non utilisé. Il consiste à injecter des poudres dans l’acier en fusion au moyen d’un fil d’acier. Ce fil enveloppe des poudres ayant des caractéristiques particulières selon l’effet recherché. Le but étant, bien sûr, d’améliorer la qualité et la résistance du métal traité. Ce procédé, dit de fil fourré, a donc été lancé ici, à Solesmes, entre Valenciennois et Cambrésis. Affival s’est ensuite affirmée comme un leader mondial de la production et de la commercialisation du fil fourré et des équipements d’injection.»
Exportation. A Solesmes, rue de l’Abbaye, l’usine s’étend aujourd’hui sur 55 800 m2 (dont la moitié sont couverts). Son chiffre d’affaires dépasse les 70 millions d’euros et sa production va pour 90% à l’export. Les différentes usines du groupe (voir encadré) produisent plus de 120 000 km de fils. Les clients d’Affival sont le plus souvent des aciéristes. Le président de la SAS précise cependant que l’entreprise est également très active dans le monde dans les domaines de la fonderie, du cuivre et de l’aluminium.
Par an, 20 000 tonnes de fils sortent de Solesmes, avec une cadence de 26 à 27 camions par jour qui les acheminent les produits vers les ports d’Anvers ou de Rotterdam.
R&D. Claude Lenoir insiste sur le fait que le pilier du développement est à Solesmes, où les équipes de R&D − environ dix personnes − travaillent sur les poudres et aussi sur les machines à injection. Ces dernières sont conçues à Solesmes mais fabriquées chez 2MPA à Jeumont, non loin de Maubeuge. «30% de notre chiffre d’affaires se fait sur des produits qui ont moins de cinq ans. Depuis huit ans, on a déposé entre sept ou huit brevets. Ici, les fils ont entre 9 et 20 mm de diamètre et plus d’une centaine de recettes de poudres différentes ont été mises au point… On peut dire qu’environ un million de nos investissements annuels sont liés à la recherche.»
Les clients d’Affival sont des producteurs d’aciers destinés à tous les domaines industriels. L’innovation, explique aussi Claude Lenoir, permet à Affival et à son groupe d’être présents sur d’autres marchés, comme ceux de la fonte et du cuivre (et l’industrie des non-ferreux), mais aussi de suivre un marché de l’acier qui se réduit dans certains pays mais se déplace aussi vers d’autres, comme la Chine. Une souplesse bien utile sur fond de crise mondiale.
Un siège et six filiales
Si la «maison mère» est à Solesmes, la SAS Affival compte six filiales, dont cinq usines, qui concourent donc au rayonnement mondial du groupe. Chacune d’elles s’occupe du marché où elle est implantée : Etats-Unis, Mexique, Corée (et Sud-Est asiatique), Japon, Chine, Russie (et pays voisins). Le groupe dispose de 40 agents à travers le monde.
Dans son domaine, explique Claude Lenoir, Affival représente 30% des ventes mondiales (hors Chine), 40% au Japon et entre 50 et 60% aux Etats-Unis…
Solesmes, avec son usine et son équipe chargée de la recherche, de l’innovation et du développement, travaille avec l’ensemble du groupe.
Le président de la SAS précise que l’effectif global est de 280 personnes, dont la moitié à Solesmes.
L’Allemand SKW est l’actionnaire unique.