Affaire Betharram: la fille de Bayrou révèle avoir été victime de violences

La fille de François Bayrou a révélé mardi avoir été victime, adolescente, de violences physiques lors d'un camp d'été organisé par la même congrégation à laquelle l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) appartient, tout en assurant ne pas avoir...

Vue aérienne de l'établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, le 12 février 2025 dans les Pyrénées-Atlantique © Philippe LOPEZ
Vue aérienne de l'établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, le 12 février 2025 dans les Pyrénées-Atlantique © Philippe LOPEZ

La fille de François Bayrou a révélé mardi avoir été victime, adolescente, de violences physiques lors d'un camp d'été organisé par la même congrégation à laquelle l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) appartient, tout en assurant ne pas avoir parlé de cette agression à son père. 

"Dans cette colo, on était une quarantaine, moniteurs inclus. Un soir, alors qu'on déballe nos sacs de couchage, (le père, ndlr) Lartiguet me saisit tout d’un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre. Il pesait environ 120 kilos", raconte dans un entretien à Paris Match Hélène Perlant, âgée de 14 ans au moment des faits. 

"Pour parler crûment, je me suis urinée dessus et suis restée toute la nuit, comme ça, humide et prostrée dans mon duvet", ajoute Hélène Perlant, aujourd'hui âgée de 53 ans.

Son témoignage est également recueilli dans le livre "Le Silence de Bétharram" d'Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes, à paraitre jeudi.

"Il ne sait pas que je suis victime et il ne sait pas que je vais témoigner comme victime", assure encore la fille du Premier ministre.

"Je suis restée trente ans dans le silence. En dehors de ça, pas une allusion, à personne. Mon père, j'ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment, je pense, des coups politiques qu'il se prenait localement", relève-t-elle.

"Bétharram était organisé comme une secte ou un régime totalitaire exerçant une pression psychologique sur les élèves et les enseignants, pour qu'ils se taisent", accuse également cette ancienne élève de l'établissement.

François Bayrou doit être entendu le 14 mai par la commission d'enquête parlementaire née du scandale Bétharram.

Plus tôt dans le mois, un ancien gendarme et un ex-juge qui ont enquêté sur la première plainte pour viol ayant visé un religieux de cet établissement scolaire catholique du Béarn, ont indiqué que François Bayrou était intervenu dans cette affaire.

Des propos fermement démentis par le Premier ministre.

"Évidemment, on peut penser qu'il a eu toutes les infos. Mais lui, comme les autres parents, était très, très intriqué politiquement, localement. Lui davantage. Mais je le mets au même niveau que tous les parents. Plus on est intriqué, moins on voit, moins on comprend. Et plus il y a de témoins, moins ça parle", estime Hélène Perlant auprès de Paris Match.

M. Bayrou, actuel maire de Pau et ancien député et président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, nie plus largement avoir eu connaissance, dans le passé, des agressions physiques et sexuelles dénoncées aujourd'hui par 200 anciens élèves de l'établissement.

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