Afchain, ou les Bêtises de Cambrai sous toutes leurs formes

La vraie bêtise serait de ne pas y faire un tour. La confiserie Afchain, producteur entre autres des Bêtises de Cambrai, ouvre ses portes aux visiteurs toute l'année. Au programme : visite des ateliers, dégustation et passage par une large boutique. Après la pause estivale, les curieux seront de nouveau les bienvenus dès septembre.

Le magasin d'usine d'Afchain, à Cambrai, a été élargi.
Le magasin d'usine d'Afchain, à Cambrai, a été élargi.

Tout bon Nordiste connaît la légende des Bêtises de Cambrai : en 1830, Emile Afchain aurait fait une erreur dans la recette de ses berlingots. Cette idiotie aurait donné naissance au petit coussin mentholé, entouré d'une bande de couleur dorée.

Presque cent ans plus tard, le bonbon est décliné en quatorze parfums et trois formes (l'original, mais aussi la perle et le bonbon mou). Une production à laquelle il est possible d'assister depuis les années 1970.

Des nouveautés à la rentrée

Les visites de la confiserie Afchain, à Cambrai, reprendront en septembre, lors de la remise en route des machines. «Le magasin d'usine reste ouvert l'été, mais la production est stoppée pendant le mois d'août. La DLC (date limite de consommation, ndlr) des bonbons étant assez longue, nous pouvons prendre de l'avance dans nos productions et les stocker pour faire une pause l'été», explique Eric Blanchegorge, directeur de la confiserie Afchain et de la Dunkerquoise, la biscuiterie du même groupe, située à Bergues. «Le Comptoir des Flandres» englobe en effet ces deux sites, mais aussi ceux des nougats du Pré Catelan, à la Madeleine, et des gaufres Eugène Blond, à Lambersart.

Ce mois de vacances est bien mérité pour les six salariés de l'atelier, qui produisent une tonne de sucreries par jour. «Bien que les machines soient nécessaires pour travailler le sucre, produire le bonbon et le conditionner, la main-d’œuvre humaine est indispensable à notre savoir-faire. Le sucre est une matière vivante, qui demande l'observation d'une personne formée, pour avoir une consistance parfaite. Elle dépend de la température extérieure, de l'humidité de la pièce et de bien d'autres choses auxquelles un robot ne peut pas réfléchir», explique le passionné, ancien responsable de production avant de prendre la tête de l'usine il y a trois ans.

Depuis son arrivée à la direction du site, Eric Blanchegorge relève le défi de «fabriquer à l'ancienne en répondant aux exigences actuelles». Depuis quatre ans, les Bêtises de Cambrai, les Babeluttes et autres caramels répondent aux normes de traçabilité IFS. Et progressivement, les quatorze parfums de la Bêtise de Cambrai prennent le virage du 100% naturel, sans arôme ni colorant artificiel. «Nous avons encore du mal à adapter la recette de nos Bêtises au coquelicot», avoue Eric, qui ne lâche pas l'affaire.

De la boutique à l'entreposage

L'atelier a été remis à neuf il y a cinq ans.

Les produits sont stockés sur place, dans un entrepôt de 1 000 m². Ils sont expédiés partout en France, pour répondre à des commandes web, ou pour être emmagasinés dans les rayons des supermarchés, sous la marque Afchain ou diverses marques de distributeur, notamment Leclercq et Lidl. «Répondre à des appels d'offres de grandes surfaces nous permet d'être présent partout et toute l'année. Cela lisse la temporalité de nos ventes, là où nos clients en magasin d'usine achètent de manière très ponctuelle.»

Le dirigeant l'avoue, Afchain vend peu à l'étranger, à part quelques exceptions en Belgique, Angleterre, Allemagne ou Espagne. «Pour les étrangers, la Bêtise de Cambrai se consomme sur place, comme une spécialité de la région, mais peu en consomment chez eux au quotidien.»

Cependant, nombreux sont les touristes à passer le pas de la porte de la boutique, à l'entrée d'une zone industrielle de Cambrai. L'endroit se fait notamment connaître par le bouche-à-oreille, par de la publicité, ou via les offices de tourisme de la région. Les clients peuvent y trouver les bonbecs produits sur place, d'autres recettes du Comptoir des Flandres, mais aussi un assortiment de spécialités locales pour offrir une vitrine du savoir-faire culinaire des Hauts-de-France.

Une fois la boutique de 120m² et l'entrepôt passé, le visiteur peut monter sur une passerelle afin d'observer les conditions de production des bonbons de haut, tout en profitant des effluves mentholées du sucre en train de chauffer. Pour cause : la Bêtise de Cambrai goût menthe est la recette originale mais aussi le best-seller du confiseur.

Bientôt, les visiteurs pourront profiter d'une salle de dégustation, fraîchement réaménagée. L'occasion de goûter les nouveautés de l'année : la "Bêtise du mineur", et le "Caramel au lait", confectionné avec du lait d'éleveurs de la région.