Aéroport de Genève: la grève levée, retour à la normale samedi

L'aéroport international de Genève, le deuxième de Suisse, s'attend à un retour à la normale pour le trafic aérien dès samedi après la levée d'une grève historique de son personnel qui...

A l'entrée de l'aéroport international de Genève, le 30 juin 2023 © Fabrice COFFRINI
A l'entrée de l'aéroport international de Genève, le 30 juin 2023 © Fabrice COFFRINI

L'aéroport international de Genève, le deuxième de Suisse, s'attend à un retour à la normale pour le trafic aérien dès samedi après la levée d'une grève historique de son personnel qui a provoqué l'annulation de dizaines de vols.

Genève Aéroport recommande toutefois aux voyageurs de se renseigner auprès de leur compagnie aérienne, soulignant que "malgré ce retour à la normale, des répercussions sont à craindre en raison des retards accumulés" vendredi, lors de cette grève historique des employés de l'entreprise publique.

Un accord a finalement été trouvé avec le personnel qui protestait contre une refonte de la politique salariale.

L'accord prévoit que la direction, le Syndicat des services publics et la Commission consultative du personnel disposent d'une année pour s'entendre sur les paramètres et les modalités de la mise en oeuvre de la réforme salariale, pour une mise en oeuvre en janvier 2025.

En fin d'après-midi, l'aéroport avait indiqué que 138 vols avaient dû être annulés, au premier jour des départs en vacances d'été. 

Les opérateurs qui assurent le guidage des avions sur le tarmac ayant débrayé, l'aéroport avait décidé d'arrêter tout le trafic entre 04H00GMT et 08H00GMT pour des raisons de sécurité.

Des dizaines d'autres vols ont été retardés, provoquant de nombreuses files d'attentes à l'extérieur et dans l'aéroport, sans toutefois créer de mouvement de colère parmi les passagers en galère, tandis que les syndicats et grévistes campaient devant l'entrée du bâtiment, entonnant des slogans.

"Ce n'est pas pire qu'une journée de neige", a résumé le directeur général de Genève Aéroport, André Schneider, aux journalistes, à propos des quatre heures pendant lesquelles aucun avion n'a pu décoller ou atterrir.

Après une rencontre avec la direction en matinée, les syndicalistes avaient reconduit la grève toute la journée et samedi. Mais les aiguilleurs du sol n'ayant pas suivi cette décision, contrairement au reste du personnel en grève, le trafic a pu reprendre peu après 08H00GMT, à un rythme toutefois ralenti.

Croissance de l'aéroport en berne

L'accord trouvé entre les parties a été annoncé à l'issue d'une rencontre des syndicalistes avec les autorités cantonales genevoises. L'aéroport est un établissement public autonome qui appartient à l'Etat de Genève. 

Selon, le président du Conseil d'administration de Genève Aéroport, Pierre Bernheim, la refonte de la politique salariale de l'entreprise est justifiée en raison des prévisions de croissance de l'aéroport en berne. "On ne peut plus se permettre d'avoir des automatismes annuels" de salaire, a-t-il dit.

La compagnie aérienne Swiss avait averti que tous les vols de vendredi matin au départ de Genève seraient concernés. Easyjet a elle aussi été affectée, Genève étant un hub important pour la compagnie low cost.

Les grèves sont très rares en Suisse.

"On a le droit de faire grève quand on a épuisé tous les recours et procédé de consultations", a expliqué à l'AFP Claire Pellegrin, 43 ans, présidente de la commission du personnel de l'aéroport. "C'est l'ultime solution". Le conflit social couvait depuis plusieurs jours.

Cette grève est historique: il s'agit de la première concernant le personnel de l'aéroport employé selon un contrat de droit public (et non des collaborateurs externes, eux aussi vitaux pour son fonctionnement), au cours des 104 ans d'histoire de Cointrin, ont souligné les médias locaux.

Sur la période allant de janvier à mai, l'aéroport, qui compte plus de 1.000 employés, a accueilli près de 6,8 millions de passagers, selon les statistiques officielles. 

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