Abbé Pierre: l'Eglise va ouvrir sans délai ses archives aux chercheurs

La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé jeudi ouvrir sans délai, et sans attendre les 75 ans habituels, ses archives aux chercheurs, et notamment à ceux mandatés par...

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, lors d'une conférence de presse à Lourdes, le 22 mars 2024 © Ed JONES
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, lors d'une conférence de presse à Lourdes, le 22 mars 2024 © Ed JONES

La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé jeudi ouvrir sans délai, et sans attendre les 75 ans habituels, ses archives aux chercheurs, et notamment à ceux mandatés par Emmaüs pour enquêter sur l'abbé Pierre.

"Cette durée est usuellement de minimum 75 ans après la mort du prêtre ou du religieux, selon le règlement des archives de la CEF", a indiqué l'institution dans un communiqué. 

Il s'agit des archives de l'Eglise de France conservées à Issy-les Moulineaux, distinctes de celles des diocèses.

Concernant l'abbé Pierre, elles contiennent "un dossier assez mince" avec "quelques lettres" qui montrent que le Bureau central des cardinaux de l'époque "a pris connaissance du comportement" du prêtre, a déclaré Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la CEF sur RCF et radio Notre-Dame. 

"Il y a un élément sur le fait qu'il est parti en Suisse" dans les années 50, mais sans "aucun détail sur ce qui s'y passe", et "c'est à peu près tout", a ajouté le responsable de la CEF.

Quant au degré de connaissance au sein de l'Eglise de ces agissements, Mgr de Moulins-Beaufort s'est redit "incapable de dire" qui savait quoi.

"Quelques évêques ont su, certainement, un certain nombre de faits, mais exactement lesquels? Il faudra une enquête historique pour le dire et j'encourage vivement l'enquête qu'Emmaüs vient d'ouvrir", a-t-il ajouté.

Après la révélation le 6 septembre de nouveaux témoignages de femmes accusant l'abbé Pierre d'agressions sexuelles, Emmaüs a annoncé une commission indépendante chargée "d'expliquer les dysfonctionnements" qui lui ont permis "d'agir comme il l'a fait pendant plus de 50 ans".

Mgr de Moulins-Beaufort a rappelé que l'abbé Pierre "n'a pas vécu dans un cadre ecclésial, il a vécu avec Emmaüs" et "c'est de ce côté-là qu'il y a des archives. C'est par là surtout qu'il faut essayer de comprendre".

"Dans les années 50, quand ce comportement commence à être connu, il inquiète beaucoup et l'Eglise essaie de l'aider en lui imposant un séjour psychiatrique en Suisse" et un compagnon.

"Apparemment, l'abbé Pierre a toujours réussi a contourner cela. Mais je ne dirais pas que l'Eglise n'a rien fait", a-t-il affirmé.

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