Fabricant d’emballages en plastique

A Ruitz, Hanova mise sur l’innovation pour construire l’avenir

«Innover pour faire la course en tête», telle est la philosophie de Bruno Hannecart, fondateur et dirigeant de la société Hanova. Spécialisée dans la fabrication d’emballages en plastique à destination notamment du secteur médical, l’entreprise de Ruitz a bénéficié du dispositif France relance et investit pour implanter trois nouvelles lignes de production qui répondent aux critères de l’industrie 4.0. 

Bruno Hannecart, fondateur et dirigeant d’Hanova, et Sébastien Vasseur, chef de fabrication. © Baptiste Régent
Bruno Hannecart, fondateur et dirigeant d’Hanova, et Sébastien Vasseur, chef de fabrication. © Baptiste Régent

Si vous faites un test de dépistage de la Covid, vous penserez à la société Hanova puisqu’elle est l’un des principaux fabricants des pochettes plastiques utilisées pour la conservation des écouvillons. Fondée en 1999 sur un bâtiment de 500 m², elle produit à l’époque des pochettes adhésives, sachets ‘’zip’’ et sacs pour le transport des courriers. Son activité s’étend au fil des années à de nouveaux marchés : la sécurité (sacs pour le transport de fonds, etc.), l’alimentaire (sachets pour les poissonneries des enseignes de distribution...) et la santé, et le site de production s’agrandit. La finalisation de la nouvelle extension, fin mai, portera la surface de l’usine à 6 300 m² pour 44 salariés à ce jour.

Spécialisée dans la fabrication d’emballages en plastique, la société Hanova produit notamment les sachets destinés aux poissonneries des enseignes de distribution.
«Nos produits sont désormais fabriqués à 60% avec du plastique recyclé et cela va encore augmenter» souligne Bruno Hannecart, fondateur et dirigeant d'Hanova. © Baptiste Régent

6 M€ investis en trois ans

Il y a un an, alors que de la plupart des acteurs économiques voyaient leur chiffre d’affaires chuter, «tout s’est emballé», explique Bruno Hannecart. «Nous n’arrivions pas à suivre la demande sur les secteurs de la santé, de l’alimentaire ou du e-commerce. Mais nous sommes une petite structure, réactive, avec du personnel motivé. En tant que supporter du Racing Club de Lens, j’aime ces valeurs de solidarité entre mes collaborateurs.» Deux postes en suppléance ont dès lors été créés pour faire tourner l’usine du lundi au dimanche, et, depuis l’été dernier, neuf embauches supplémentaires ont été nécessaires pour répondre au surcroît d’activité.

Dans le cadre de France relance, Hanova a bénéficié d’un soutien financier de l’Etat de 300 000€, qui lui a permis de développer sa capacité de production en implantant trois nouvelles lignes de production, sur une extension du site de 1 200 m², et de créer de nouveaux emplois sur le territoire.

«Sur les trois dernières années, nous avons investi plus de 6 M€, précise l’entrepreneur. Le plan de relance nous aide à financer ce nouveau projet, mais il ne nous permet pas de financer la recherche, l’innovation sur les produits de demain. Nous avons besoin d’aides supplémentaires pour innover car il faut innover pour faire le course en tête, toujours être sur le coup d’après sans regarder ce que fait la concurrence.»

Symbole de la ligne directrice tracée par son dirigeant, Hanova est dépositaire de six brevets. «C’est notre force ! Nous travaillons pour demain en équipe… Le CODIR pourrait faire tourner l’entreprise sans moi. Mes collaborateurs se battent, vont vers l’avant, notamment pour lancer de nouveaux produits. J’ai envie de pérenniser l’entreprise pour eux, pour ceux qui mouillent le maillot au quotidien. Et tant que je prendrai du plaisir et que la santé me le permettra, je continuerai.» Et l’entrepreneur de constater : «Quand ça bouge, il n’y a pas de turn-over.»

La construction d’une extension de 1 200 m2 s’est imposée pour accueillir trois nouvelles lignes de production.
La finalisation de la nouvelle extension portera la surface de l’usine à 6 300 m². © ACH photo

Responsabilité sociétale et bien-être salarial

Quant à l’avenir, Bruno Hannecart l’envisage avec sérénité malgré le plastic bashing. «Pour transporter la même quantité, il faut un camion pour des enveloppes et treize à quatorze pour du carton. Un litre d’eau est nécessaire pour produire un kilo de plastique contre 500 litres d’eau par kilo de papier !» argumente-il. 

«Nous n’avons jamais autant vendu, mais nous travaillons différemment car nous sommes dans l’obligation d’innover en permanence afin de répondre aux nouvelles réglementations. Nos produits sont désormais fabriqués à 60% avec du plastique recyclé et cela va encore augmenter. Demain l’entreprise ne produira certainement plus uniquement des produits plastiques, nous travaillerons d’autres matières. Il faut savoir se remettre en question, évoluer avec le monde.»

En parallèle du déploiement d’une démarche volontaire de responsabilité sociétale «pour faire avancer les choses», la société Hanova a également mis en oeuvre, il y a deux ans, une politique de lean management sous l’impulsion de Karine Glaçon, codirigeante la société KY Plast qui vient de s’implanter sur la zone industrielle de Ruitz. «Pas pour renforcer la productivité, mais pour améliorer la communication et le confort des équipes», précise-t-il. D’ici quelques semaines, Hanova devrait ainsi être certifiée ISO 9001 (management de la qualité), 14001 (management environnemental) et 22000 (management de la sécurité des denrées alimentaires).