À Rouen, Pianormandie recherche l'accord parfait

Depuis deux ans, Bérengère Romet a pris les rênes d'une entreprise familiale riche en histoire. Elle ouvrira ses portes pour les Journées européennes des métiers d'art 2025.

Bérengère Romet baigne dans la musique depuis toujours. Elle a repris l'affaire familiale à Rouen, en 2022. © Aletheia Press / B.Delabre
Bérengère Romet baigne dans la musique depuis toujours. Elle a repris l'affaire familiale à Rouen, en 2022. © Aletheia Press / B.Delabre

Issue d'une famille d'accordeurs et facteurs d'instruments, Bérengère Romet respire la passion du piano depuis toujours. Rien d'étonnant donc à ce qu'elle ait voulu en faire son métier. La voilà gérante de Pianormandie à Rouen, un atelier d'accordage et de restauration de pianos. Pourtant, la jeune femme s'est "décidée sur le tard", comme elle l'admet elle-même.

Après des études de musicologie à Mont Saint Aignan, elle décide en 2013 de rejoindre l'entreprise familiale. D'abord comme apprentie, puis comme salariée. Et au départ en retraite de son père, Vital, elle reprend les rênes en 2022. "Le métier m'a toujours plu. J'aime la musique et le piano, et j'aime aussi réparer les choses…"

Des pianos d'exception à voir et à jouer

Outre l'entreprise et la clientèle, Bérengère Romet hérite alors du poids de l'histoire familiale. Car elle représente la quatrième génération de restaurateurs de piano. "Mon grand-père, Robert Teton, était Chevalier de l’ordre du mérite artisanal et distributeur exclusif des pianos Gabriel Gaveau, raconte, intarissable Vital Romet. Il était propriétaire à Clamart de l’usine MAAP (Mécaniques appliquées aux pianos, avec les anciennes machines de l’usine Herrburger Schwander), et possédait un magasin de musique à Paris en 1930."

De cette histoire familiale, Bérengère Romet a gardé la passion pour les beaux pianos. Dans sa boutique, on s'émerveille ainsi devant un Gabriel Gaveau en acajou marqué de citronnier, un Steinway & Son en palissandre, ou un piano "coffre" Erard unique laqué à la mode japonaise… "On restaure actuellement aussi un Pleyel demi queue modèle n°3 de 1927", explique la jeune restauratrice. Des instruments superbes qui cherchent actuellement un acquéreur.

À côté de ces bijoux anciens, figurent des pianos numériques de la marque Casio, dont l'entrepreneure est revendeuse, depuis quelques mois. Ce qui permet à l'atelier de proposer à la vente une large gamme d'instruments, pour toutes les bourses. Et pour tous les doigts ! Cela fait, en tout cas, la joie des élèves d'une professeur de piano qui donne ses cours dans l'atelier.

Un concert en plein air le 6 avril

La restauration et la vente d'instruments représentent aujourd'hui 50 % du chiffre d'affaires de l'entreprise. Le reste de l'activité concerne principalement l'accordage de pianos. "Il faut le faire une fois par an environ, explique la jeune cheffe d'entreprise. Notre clientèle se situe beaucoup autour de Rouen, mais je rayonne sur tout le département et une partie de l'Eure. Je vais même en région parisienne."

Pour booster son activité, Bérengère Romet compte sur la communication. Avec un atelier à l'écart du centre commerçant de Rouen, elle a besoin de visibilité. Elle a ainsi refait la devanture de l'atelier pour mieux l'ouvrir sur la rue et développe les canaux de communication, notamment numériques. C'est également dans cet esprit qu'elle participe aux Journées européennes des Métiers d'art. Son atelier sera ainsi grand ouvert du 1er avril au 6 avril. L'occasion de découvrir les instruments du magasin, comme un piano à rouleau Neola et de voir le travail délicat de l'accordeur. Pour clôturer cette semaine particulière, l'atelier organise aussi un concert en plein air le 6 avril.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre