Crise énergétique
À Pouilly-sur-Serre, Cofigeo met à l’arrêt son usine
Face à une facture énergétique multipliée par dix, le groupe Cofigeo, fabriquant de plats et de produits cuisinés appertisés, notamment sous la marque William Saurin, met plusieurs sites de production à l’arrêt.
C’est une décision radicale qu’a annoncée le groupe Cofigeo, fabriquant de plats et de produits cuisinés appertisés sous plusieurs marques, dont William Saurin, Zappeti, Garbit, Panzani et Petitjean. Depuis le 2 janvier, quatre de ses neufs sites de production français sont à l’arrêt, et ce, pour une durée de quatre semaines. Parmi les usines concernées, considérées comme les plus énergivores, celle de Pouilly-sur-Serre, spécialisée dans la production de raviolis et de sauces cuisinées.
Une facture multipliée par dix
Une décision qui vise à sauvegarder l’outil de production et les 1 200 emplois, face à la flambée du coût des énergies, indispensables aux étapes de cuisson et de stérilisation. Le groupe estime que sa facture sera multipliée par dix. Un coût de plus porté à la rentabilité du groupe qui a déjà essuyé des hausses des prix des matières premières (tomates, bœuf, porc...) et de transport ces derniers mois.
« Face à ces inflations, nous avons déjà réalisé de gros efforts de productivité et de sobriété énergétiques. Mais avec une facture annuelle pour les énergies passant de 4 à 40 millions d’euros, cette décision est devenue inévitable pour protéger notre entreprise et ses salariés », s’est exprimé Mathieu Thomazeau, président du groupe Cofigeo dans un communiqué. Le responsable poursuit en précisant que l’entreprise cherche des solutions internes « pour restaurer nos équilibres économiques » tout en maintenant une fabrication française.
220 salariés à Pouilly-sur-Serre
Les 220 salariés de Pouilly-sur-Serre bénéficient du dispositif d’Activité partielle de longue durée (APLD), à la suite d’un accord signé entre l’entreprise et les syndicats représentatifs. Ils perçoivent ainsi une indemnité égale à 70% de leur rémunération brute. Pour autant, Jocelyn Prophète, délégué CFDT, s’exprimant sur Franceinfo, s’est montré inquiet. « Si cette crise énergétique perdure, je ne vois pas comment en février, on pourra reprendre le travail. »
En décidant de stopper une partie de sa production, le groupe espère-t-il enclencher des négociations commerciales avec ses clients ou obtenir un soutien de l’État ? Jusqu’à présent, le groupe ne peut prétendre à de fortes aides, au vu de sa consommation en énergie. Le 3 décembre dernier, les services de l’État et Cofigeo se rencontraient, pour la seconde fois à Bercy pour faire le point. Une réunion dont les résultats sont attendus par les 800 employés actuellement au chômage partiel.