A Paris, les anti-IVG marchent aussi contre la loi sur la fin de vie

Les opposants à l'avortement ont profité dimanche de leur traditionnelle "marche pour la vie" à Paris pour dénoncer son inscription dans la Constitution mais aussi la future loi sur la...

Les opposants à l'avortement manifestent lors de leur traditionnelle "marche pour la vie", le 21 janvier 2024 à Paris © Kiran RIDLEY
Les opposants à l'avortement manifestent lors de leur traditionnelle "marche pour la vie", le 21 janvier 2024 à Paris © Kiran RIDLEY

Les opposants à l'avortement ont profité dimanche de leur traditionnelle "marche pour la vie" à Paris pour dénoncer son inscription dans la Constitution mais aussi la future loi sur la fin de vie, deux promesses de l'exécutif.

Le cortège de cette manifestation, organisée par des militants s'inscrivant dans les rangs catholiques conservateurs, est parti de la place Saint-Sulpice à Paris pour rejoindre la place Denfert-Rochereau.

Il a rassemblé 15.000 participants selon les organisateurs, 6.000 selon la préfecture de police. 

Cette manifestation nationale est organisée chaque année à l'occasion de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et promulguée le 17 janvier 1975. 

Plusieurs militantes du mouvement féministe Femen se sont invitées seins nus avant que le cortège ne s'ébranle, lançant à la foule par mégaphone "votre avis ne compte pas, l'IVG est un droit". Elles ont été exfiltrées. 

A côté des pancartes revendiquant "soigner n'est pas tuer" ou "IVG=cœurs brisés", les manifestants ont entonné des slogans comme "Macron, Macron touche pas aux embryons". 

Cette année, les organisateurs ont mis en exergue l'opposition à l'inscription de l'avortement dans la Constitution, promise par Emmanuel Macron et qui doit être débattue à l'Assemblée nationale le 24 janvier.

Sur fond d'inquiétude vis-à-vis des remises en cause de l'IVG dans le monde, et notamment aux États-Unis, le texte du gouvernement prévoit d'inscrire dans la Constitution le fait que "la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours" à l'IVG.

La formulation "ne nous convient pas, nous voulions inscrire un droit dans la Constitution, mais nous avons besoin de ce signal politique", a déclaré la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, dimanche sur France 3.

"Ce projet nous semble tout à fait indécent, inutile et dangereux", a de son côté déclaré à l'AFP le président de la Marche pour la vie, Nicolas Tardy-Joubert, qui appelle à mettre plutôt en place des "politiques de prévention".

Selon les derniers chiffres officiels, 234.300 IVG ont été enregistrées en France en 2022. 

liberté de conscience

Les organisateurs de la marche réclament en outre une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'"entendre battre le cœur du fœtus", ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à "encourager l’accouchement sous X" et à défendre "le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique."  

Autre sujet à l'ordre du jour de la manifestation, le rejet de toute "légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie" à quelques semaines de la présentation d'un projet de loi sur la fin de vie, annoncée pour février en conseil des ministres. 

Drapeau tricolore à la main, Beatrix Flach, 60 ans déclare manifester "pour défendre la liberté d'expression sur l'IVG et la liberté de conscience des soignants, menacée par la constitutionnalisation de l'IVG" et pour défendre "ceux qui ne peuvent pas parler et sont malades" sur la fin de vie.

Géraud de Laveaucoupet, 22 ans, juge pour sa part, que de nombreux soignants "sont embêtés par une potentielle euthanasie parce qu'ils considèrent que ce n'est pas leur métier". Ce qui est en préparation "m'inquiète, tout comme la constitutionnalisation de l'IVG", a-t-il complété. 

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