A Labourse, TWV double la capacité d’accueil de son parking sécurisé
Forte du succès de son parking gardé pour les routiers, à Labourse le long de l’A26, l’entreprise TWV va doubler la capacité d’accueil à 200 camions. Coût total de ce qui ressemble à un grand camping à essieux : 12 millions d’euros.
C’est l’histoire d’un parking sécurisé situé sur la commune de Labourse, à quelques centaines de mètres de l’autoroute A26. Accessible par la sortie «6.1 Nœux-les-Mines», il s’agit d’un lieu protégé pour les camions et les chauffeurs, mais pas que… L'idée est aussi de «permettre aux chauffeurs routiers de se reposer dans de bonnes conditions», explique Walter Charpentier, le PDG de l’entreprise TWV, à l’origine de cette aire de repos d’un nouveau genre. «On est en train de faire un camping. Il y a des barbecues, ça cartonne. On met aussi des vélos à disposition, des machines à laver, des sèche-linge, des sanitaires, etc.»
Une idée qui est née de l’expérience du responsable. «En tant qu’ancien conducteur, j’ai vu beaucoup de choses, comme les problèmes de vol de marchandises et de gasoil, poursuit Walter Charpentier. Je me suis donc intéressé aux moyens à mettre en œuvre.» Mais, selon cet ancien chauffeur, un parking sécurisé, «ce n’est pas seulement du grillage, un bout de goudron et des graviers. C’est un vrai métier». D’où la volonté d’en faire également un lieu de détente pour les chauffeurs venus des quatre coins de l’Europe…
Les routiers ne sortent plus de l’autoroute
Car, pour ce Bourguignon de naissance, il faut aussi offrir une véritable qualité de vie aux conducteurs : certains ne rentrent chez eux que tous les quinze jours. D’autant plus que le métier n’a plus rien à avoir avec ses débuts en qualité de chauffeur à l’âge de 18 ans, en 1989. «Les routiers ont bien changé sur les vingt dernières années, poursuit-il. Autrefois, on mangeait dans les restaurants routiers sur les nationales. Aujourd’hui, ils font la tambouille dans leurs camions et ne sortent plus de l’autoroute.» Il faut donc s’adapter...
«Au départ, j’imaginais ne créer qu’un restaurant, confie Walter Charpentier. Mais le pouvoir d’achat des conducteurs est de plus en plus faible. Ils préfèrent aller faire des courses et se débrouiller.» Là aussi, son vécu a été précieux : «Les voir se faire à manger le long des camions, ça m’a toujours déprimé. Sur des bouteilles de gaz en plus, avec les risques que cela comporte...»
6 000 camions par mois
Le concept fonctionne tellement bien qu’une deuxième phase de travaux est en cours de réalisation, portant l’investissement total à 12 millions d’euros. Cent nouvelles places sur 2,7 hectares vont s’ajouter aux cent emplacements existants, pour 7 millions d’euros de travaux. A terme, l’ensemble du site TWC s’étendra sur 5,5 hectares. Un immense bâtiment avec 100 places assises, six cuisines, un bar et une terrasse va voir le jour. A terme, ce sont 200 camions qui pourront être accueillis, soit 6 000 par mois pour un prix de 28 euros par jour.
Et ce n’est pas tout : «On a greffé à cette activité de parking une activité de fret. Le transport est la racine de TWV, mais on fait aussi de la logistique, on a nos propres camions et on ouvre un service de douane.» Aujourd’hui, TWV (45 salariés et un chiffre d’affaires prévisionnel de 10 millions d’euros en 2022) cherche à recruter dans le domaine de la logistique et du gardiennage. C’est un plus si vous parlez anglais ou polonais… En fait, TWV, c’est un peu le camping paradis des routards à essieux !