Entreprises

À la tête de l'UE57, André Bousser débute un second mandat offensif

André Bousser a été reconduit pour un second mandat à la tête de l’Union des Entreprises de Moselle. Sous sa gouvernance, sans verticalité, le mouvement patronal mosellan poursuit son évolution. Plus reconnu que par le passé, il entend intensifier sa présence sur le devant de la scène locale pour défendre les positions de ses adhérents, alors que des choix décisifs s’annoncent pour le pays en termes économiques avec des effets systémiques dans les territoires.

André Bousser, président de l'UE57, et Céline Castro-Carrere, déléguée générale de l'UE57.
André Bousser, président de l'UE57, et Céline Castro-Carrere, déléguée générale de l'UE57.

Réélu pour un second mandat à la tête de l’Union des Entreprises de Moselle, André Bousser a dessiné, aux côtés de Cécile Castro-Carrere, sa directrice générale, la feuille de route qui sera la sienne et celle de ses équipes durant les trois ans à venir, à l’issue desquels, statutairement, il trouvera un ou une successeur. Nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, André Bousser place les mois à venir «sous le signe de l’offensive» : «On va beaucoup plus me voir et m’entendre !», assure-t-il. Dans le contexte socio-économique actuel, où beaucoup d’incertitudes pèsent sur les entreprises, où la clé pour générer à la fois de la croissance, de l'activité et de l'emploi est peu aisée à trouver, il entend donc intensifier la voix de l’UE57, à l’image d’un Medef national qui veut peser sur le débat hexagonal quant aux décisions qui pourraient être prises et leurs conséquences sur nos entreprises. André Bousser l’affirme : «On ne sait pas où l’on va, mais on ne va pas tomber dans la sinistrose.» Cet état d’esprit volontariste est l’un des traits de caractère du personnage. Pas de doute, cela essaime et infuse auprès de ses collaborateurs, salariés comme bénévoles.

Simplifier... vraiment

Depuis quelques années, le mouvement patronal mosellan s’est dynamisé, a pris plus d’ampleur, force de proposition et d’action sur nos territoires. Le président reconduit à son poste le fait savoir, comme pour casser une image d'Épinal : «Nous ne sommes pas le CAC 40, même si ces entreprises sont les bienvenues. 80 % de l’UE57 sont des entreprises de moins de 100 salariés. 50 % des petites entreprises.» L’une des missions premières de l’UE57 est de représenter les entreprises dans les différents organismes locaux, cela à travers les mandats patronaux. Ce sera l’un des nombreux objectifs de la mandature qui s'ébroue : faire mieux connaître le rôle de ces femmes et hommes mandataires et les choix qu’ils peuvent faire quand il s’agit d’être les porte-voix des entreprises locales, quitte à faire un blocage constructif. André Bousser, d’un mandat à l’autre, reste immuable sur ce principe cardinal : «Nous devons accompagner nos adhérents au quotidien, nous adapter à leurs besoins.» Dans la période de crises successives que nous traversons, il faut répondre aux demandes spécifiques des TPE comme des grandes entreprises. Pas une sinécure dans le labyrinthe de normes et de lourdeurs administratives, mal bien français. On parlait ces derniers mois «de simplification» et de «débureaucratisation». En écoutant les chefs d’entreprise mosellans, pas de doute, du chemin reste ici à parcourir pour y parvenir.

Ouvrir grandes les portes de l'entrepreneuriat

Quels seront les grands axes du nouveau mandat d'André Bousser ? Le développement de l’UE57 passe par son essor territorial et un maillage renforcé de ses représentants dans l’espace mosellan : on nommera ces femmes et ces hommes ses ambassadeurs. Pour être au plus près de leurs collègues, des réalités socio-économiques de chaque parcelle du département. Autres éléments majeurs : la formation, l’inclusion des adhérents, des relations accrues avec l’écosystème entrepreneurial dans sa grande largeur, une coopération renforcée avec les entreprises luxembourgeoises et allemandes. L’un des projets tenant à cœur à André Bousser concerne le bien-être des chefs d’entreprise. Beaucoup d’entre eux sont en difficulté. Parce que piloter une entreprise, rappelons-le, n’est jamais chose aisée, ne s'improvise pas, encore moins dans les périodes complexes et incertaines, où cela peut devenir problématique et douloureux. Le président souhaiterait implanter en Moselle une antenne du dispositif national APESA. Lequel permet à tout chef d'entreprise qui en éprouve le besoin de bénéficier d'une prise en charge psychologique, rapide, gratuite, de proximité, par des psychologues spécialisés. Parmi les autres points évoqués, cette volonté d’impliquer davantage dans la vie de l’UE57 les hôteliers et restaurateurs locaux.

Ne pas alourdir les difficultés...

«Ensemble, encore plus forts. Fédérons les forces vives», indique André Bousser. Le mouvement patronal veut renforcer ses partenariats avec les élus, les armées, la gendarmerie et la police nationales, les sapeurs-pompiers. C’est, par exemple, le sens de la signature du manifeste ProMilès : elle vise à encourager les liens entre les entreprises et les unités militaires à l’échelle locale. Il est une chose qu’on ne saurait omettre : une entreprise assure son avenir si elle investit et innove. André Bousser insiste : «Nous devons former sur les nouveaux métiers. Ne pas rater le train de l’Intelligence Artificielle.» Il prend ce second mandat à un moment où la complexité se situe à tous les étages ou presque pour les entreprises. Mettant en garde, regardant le moment présent avec des accents mariant incrédulité, sidération et agacement, mais sans fatalisme : «Je veux bien tout entendre. Sur le salaires, les retraites. Mais attention à ce que des choix hasardeux ne viennent pas mettre à l’arrêt la compétitivité de nos entreprises. Les charges restent une réalité. Quand on regarde le nombre de défaillances, on est inquiet. Nous ne sommes plus dans un effet de rattrapage Covid. Depuis plusieurs mois, nous voyons des entreprises avec de vraies difficultés, même si des situations pourraient être améliorées, voire évitées, avec plus de préventif et de réactivité. N’en rajoutons pas.» Et d’émettre cet avis : «L’UE57 est un syndicat légaliste, il n’est pas seulement utile quand les choses vont mal. C’est une assurance pour une entreprise.» Il pointe du doigt une particularité hexagonale : le taux de syndicalisation extrêmement faible, ceci étant valable tant du côté employeur que salarié. Il y a quelques mois, André Bousser confiait «rêver qu’un adhérent lui dise «je suis fier d’être à l’UE57». Cet esprit de communauté, de camaraderie serions-nous tentés d'écrire, le mouvement patronal mosellan sait l’incarner. Avec efficacité et des résultats tangibles. Il en récolte les fruits aujourd’hui. Des bases saines et solides pour regarder le futur avec sérénité, combativité et solidarité. En ces temps attentistes et frileux, avoir de l'audace, une ambition revendiquée : voilà qui fait du bien.

Une nouvelle mandature de trois ans débute. © UE57.