Zone d’activité

À Illies et Salomé, l’énorme projet d’entrepôts qui inquiète les riverains

Ce sont 160 000 m² d’entrepôts, divisés en deux lots, qui vont sortir de terre dans les communes d’Illies et de Salomé. Un projet titanesque qui fait débat entre la Métropole européenne de Lille et des habitants des deux villages.

Le projet du parc d’activité, situé entre les communes d’Illies et de Salomé. (Crédit : PRD)
Le projet du parc d’activité, situé entre les communes d’Illies et de Salomé. (Crédit : PRD)

Après être resté pendant presque quinze années à l’état de projet, l’immense zone d’activité soutenue par la Métropole européenne de Lille (MEL) n’est plus très loin de devenir réalité. Les chiffres sont impressionnants : deux lots qui représentent 160 000 m² d’entrepôts, ce qui en ferait l’un des plus gros entrepôts d’Europe, le tout signé avec le promoteur PRD. Implantés entre les communes d’Illies et de Salomé, les bâtiments verront le jour à deux pas de la nationale 41, un axe très dense. De quoi inquiéter les riverains, qui ont créé le collectif « Ch’moisnil » pour interpeller la MEL.

« Déraisonnable »

Le président, Pascal Peperstraete, n’est pas contre le projet, mais se questionne plutôt sur ses contours : «La zone d’activité ne nous effraie pas, on ne s’y est jamais opposés, explique-t-il. Mais on ne sait pas qui va s’y installer, surtout avec la crise sanitaire. Quand on dit que c’est un projet déraisonnable, c’est qu’il ne correspond pas aux préconisations des chartes votées par la MEL elle-même. Il y a une occupation des sols qui est très importante, avec dix hectares bétonnés rien que sur le premier lot.»
Le collectif repose sur deux grands questionnements : la circulation routière et l’hydrologie, avec une quantité importante d’eau qui se jettera dans un courant voisin, la Libaude. «Notre action était, avant tout, environnementale. Elle a pris une autre dimension avec la crise sanitaire, l’aménagement du territoire. Les deux réserves n’ont jamais été levées par la Métropole européenne de Lille en matière d’hydrologie et de circulation routière.»

La MEL invite à l’apaisement

Le collectif Ch’moisnil a donc fait du bruit, jusqu’à remonter aux oreilles de la MEL. Matthieu Corbillon, conseiller métropolitain en charges des parcs d’activité à la Métropole européenne de Lille, veut avant tout rassurer ces habitants inquiets par ce projet de grande envergure : «Les inquiétudes, on les comprend, elles sont légitimes. Nous ne sommes pas restés sans réponse. Il y a un enjeu de mobilité, avec le trafic routier. Nous avons complètement réaménagé la voirie en obligeant les camions à repartir vers la nationale et en créant une piste cyclable et un cheminement piéton pour accéder à la zone.» Et pour ce qui est de l’aspect hydraulique, là aussi la MEL espère apporter des solutions : «Le secteur a toujours été inondable, c’est une réalité. L’engagement que nous avons pris, c’est que l’aménagement n’aggrave pas la situation mais qu’elle la bonifie. PRD aménage des bassins de rétention pour éviter largement les inondations dans le secteur.»
Les deux parties continuent de discuter et espèrent, visiblement dans les deux camps, arriver à un point d’accord.