L'Atelier coopératif

À Ham, le styliste Jean-Luc François a lancé son deuxième incubateur

Après avoir travaillé avec les grands noms de la mode comme Yves Saint Laurent et Dior, le styliste Jean-Luc François lance son premier incubateur dédié aux créateurs en 2016 à Pantin. Fin 2021, c’est à Ham qu'il décide d’installer une annexe de son accélérateur de projets.

À Ham, l’Atelier coopératif de couture de Jean-Luc François a accompagné neuf projets. ©Atelier coopératif JLF
À Ham, l’Atelier coopératif de couture de Jean-Luc François a accompagné neuf projets. ©Atelier coopératif JLF

De créateur à incubateur. Avec 15 années passées chez les grands de la mode, tels qu’Yves Saint Laurent ou encore Dior à Paris, le styliste Jean-Luc François souhaite plus que tout accompagner les porteurs de projets dans leurs créations de produits de mode. Ni une, ni deux, l’entrepreneur lance, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le tout premier incubateur textile, habillement et accessoires de la mode en 2016. Une première pour ce secteur bien implanté en région parisienne et dans les Hauts-de-France.

« Dans cette ville, j’ai pu développer ce premier accélérateur qui marche aujourd’hui très bien, mais j’avais envie de me tourner vers la ruralité et les talents dont regorge la Picardie notamment », explique Jean-Luc François. C'est ainsi que l'incubateur s'implante, en 2021, à Ham : l’Atelier coopératif avec les premiers créateurs de la région. « C’est dingue, parce qu’avec l’incubateur de cette petite ville samarienne, on a pu toucher toute la région. Que ce soit Amiens, Albert, Compiègne, Beauvais », relève-t-il.

Une passerelle

S’implanter en ruralité était un projet que le styliste avait en tête depuis quelques années pour dénicher des pépites des Hauts-de-France. « On a repris un ancien supermarché pour que nos créateurs puissent avoir des vitrines et ainsi exposer leurs produits, mais aussi bénéficier, tout comme un véritable styliste, de consultants, d’un bureau, d’un conseiller… », précise Jean-Luc François. Un projet de 76 000 euros, financé à hauteur de 30 000 euros par la Région. Cet accélérateur, le styliste le veut utile, qu’il serve de passerelle. « Je veux qu’ils puissent être libres et laissent parler leur créativité tout en réseautant ensemble », ajoute Jean-Luc François.

À Ham, la période d'accueil s’étend sur un an, alors qu'à Pantin la session dure six mois. Pour cette première année, neuf porteurs de projets sont entrés dans l’incubateur hamois lors de son lancement officiel en janvier 2022. Avec des projets variés : l’une propose de l’upcycling en créant des sacs et des vêtements recyclés, une autre des produits uniquement faits en laine, une autre revisite le cartable…

Neuf porteurs de projets ont intégré l’incubateur hamois. ©Atelier coopératif JLF

Des projets plein les cartons

L’accompagnement s’est arrêté officiellement en décembre 2022, mais ce n'est qu'un début pour les neuf bénéficiaires de l’incubateur. « On a dépassé les douze mois, les créatrices sont toujours chez nous et continuent à travailler et mettre en place des collections », relève le styliste. Les porteurs de projets ont aussi eu l’occasion de s’essayer sur des salons à Saint-Quentin ou à Paris, notamment avec le salon Who’s Next en janvier dernier, un incontournable dans la mode. Mais pour ses talents, Jean-Luc François est prêt à tout. « On travaille sur un deuxième projet avec la Drac qui s’appelle Textile Art. » Un projet avec lequel l’Atelier coopératif met en place des ateliers de transmission, du travail de la main autour du textile, le tout pour mettre en avant le savoir-faire des créatrices.

« Actuellement, on est dans la préparation de ces ateliers. Textile Art durera un an, lui aussi, et ajoute un nouveau wagon à notre projet initial. Un projet ne doit jamais s’arrêter », conclut Jean-Luc François. Aux neuf créatrices qui continuent l’aventure s’ajouteront donc d’autres talents au fil des envies.