Économie circulaire

À Guise, Mob-ion sortira ses premiers scooters électriques au printemps

Deux mille scooters électriques vont sortir de l’usine de Guise avant la fin 2022. Une étape importante pour l’entreprise Mob-ion, qui développe le concept de pérennité programmée, basé sur l’économie circulaire, la réparabilité et la durabilité des produits.

Les scooters Mob-ion seront consignés, pour inciter les clients à rendre le matériel en fin de vie. ©Mob-Ion
Les scooters Mob-ion seront consignés, pour inciter les clients à rendre le matériel en fin de vie. ©Mob-Ion

Après avoir testé plusieurs modèles, « on a fini par se dire que pour être rentable, il fallait dépasser l’obsolescence programmée, et qu’il fallait trouver des scooters à pérennité programmée. » D’abord loueur de scooters électriques aux professionnels de la livraison, Christian Bruere, président de l’entreprise Mob-ion, a franchi le Rubicon pour se lancer dans l’industrie du deux-roues.

Co-fondateur d’Allo Resto (devenu Just Eat), l’entrepreneur verra d’ici quelques semaines les premiers scooters électriques Mob-ion sortir de l’usine de Guise. Un produit éco-conçu, associant durabilité et réparabilité. « Nos scooters sont intégralement démontables et réparables, et ont une durée de vie plus longue, générant des coûts opérationnels plus faibles, défend le dirigeant. Tout cela améliore le modèle économique de nos clients. »

Pour Christian Bruere, la pérennité programmée se construit aussi par des partenariats entre entreprises : « Quand on met des ressources en commun, on ne les additionne pas. On les multiplie. » ©Mob-ion

Le premier modèle de scooter a été homologué en mars 2020. Après une opération marketing et la sortie de 70 exemplaires « vendus en un temps record », l’entreprise compte arriver à 2 000 exemplaires fin 2022. Et dès 2023, ce sont 10 000 véhicules qui devraient sortir des lignes de production. Une progression qui s’accompagne évidemment de recrutements, l’équipe devant passer de 30 à 70 personnes.

Une grande partie du personnel déjà en place est issu de l’usine Tidee avec laquelle Mob-ion pensait démarrer son activité, et dont elle a finalement racheté les locaux. « On recrute de nouveaux profils, notamment autour de l’électronique, l’électromécanique ou la commande numérique, explique Christian Bruere. On veut aussi créer un CFA et un centre d’insertion, notamment pour tout ce qui est démantèlement et réparation. »

Une grande partie de la pérennité du modèle repose en effet sur le reconditionnement. Les scooters sont consignés à hauteur de 15% du prix d’achat, assurant au constructeur le retour de pièces qui seront ensuite reconditionnées. « Et si le client repart avec un produit Mob-Ion, il bénéficie aussi de 15% de remise sur son nouveau scooter. » 

Le produit est garanti quatre ans, contre deux ou trois ans habituellement. À dire vrai, « je ne suis pas sûr à 100% que cela va fonctionner, avoue Christian Bruere. Mais ce sont des éléments fondamentaux pour rester dans notre modèle de pérennité programmée. »

Un scooter à hydrogène en vue

Le dirigeant se projette d’ailleurs déjà dans l’avenir. « Nous avons réussi à immobiliser 2,2 millions d'euros d’innovation », se félicite Christian Bruere. Une performance qui vaut aujourd’hui d’avancer sereinement sur le plan financier. 

« On n’a pas de carnet de commandes signé en tant que tel, mais je ne m’inquiète pas, car 2022 et 2023 sont déjà financées, grâce à plusieurs levées de fonds déjà réalisées ou en cours. Il n’y a aucun sujet sur notre capacité à nous faire financer. »

De quoi envisager une montée en puissance sereine. Celle-ci passe notamment par l’arrivée des piles à hydrogène. « L’hydrogène est parfait, car il permet des charges lentes, tout en conservant la fonctionnalité du scooter », explique Christian Bruere. Un prototype est d’ores et déjà prêt, et Mob-ion espère une homologation en 2023.