Patrimoine
A Ecuisses, la Villa Perrusson, une part du patrimoine industriel préservé
Durant trois ans, d’importants travaux ont été menés pour restaurer la villa Perrusson, construite en 1869, à Ecuisses, par une famille de bateliers qui s’était lancé dans la céramique.
Sur un territoire marqué par l’industrie, la Villa Perrusson, à Ecuisses, s’inscrit comme un témoignage du passé lié aux établissements de productions céramiques. A deux pas de l’usine, la demeure a été construite en deux temps : la pavillon Perrusson, abritant un écomusée, puis le pavillon Desfontaines. L’ensemble a profité d’une profonde rénovation. Un héritage de l’histoire de la famille Perrusson, bateliers sur le canal du Centre, qui décida de se lancer dans la céramique.
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Alors que les jardins entourant la demeure, réhabilités selon les principes des parcs paysagers bourgeois de la seconde moitié du XIXe siècle, se visitent depuis 2016, la Villa Perrusson et la villa Desfontaines ouvriront leurs portes au public au printemps 2023. « La villa représente un patrimoine exceptionnel, détérioré, qui demandait qu’on y porte un intérêt. Sur notre territoire industriel, on ne pense pas toujours à la céramique » explique David Marti, président de la communauté urbaine du Creusot -Montceau.
Entre 2019 et 2022, deux millions d’euros ont été investis par la collectivité, appuyée par différentes subventions. « Comme souvent, il y a eu un surcoût car il a fallu traiter l’imprévu. Nous avons cependant profité de subventions à hauteur de 50% à 60% du budget. » L’Etat, la Drac Bourgogne, le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté et le département de Saône-et-Loire ont ainsi participé à la dépense.
Un travail d’orfèvre
Dans le cadre de cette restauration, les plafonds, planchers, revêtements intérieurs, plinthes ont ainsi été déposés à plus de 60 %. « C’est un travail d’orfèvre qui a été réalisé par les entreprises locales et les architectes » insiste l’élu. Alors que cet important projet touche à son terme, David Marti ne prévoit pas d’autre projet d’une telle envergure.
Il rappelle cependant qu’une autre rénovation se poursuit. « Le musée de l’Homme et de l’Industrie connait une rénovation complète, un projet à plusieurs millions d’euros. Le chantier se finalise mais qui va céder place à la muséographie. » Pour l’heure, le président de la communauté urbaine prévoit un retour sur investissement pour la villa Perrusson. « Nous avons investi sur l’attractivité touristique et patrimoniale à deux pas du canal et de son tourisme fluvial. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert
Une histoire qui débute en 1860
L’histoire de la villa Perrusson commence en 1860 à Ecuisses quand les Perrusson, bateliers sur le canal du Centre, décident de miser sur le potentiel de l’industrie céramique. Une briqueterie puis une tuilerie débutent une véritable success story qui se poursuivra pendant 100 ans, jusqu’à la fermeture de l’entreprise en 1960. Pendant cette période, plusieurs autres usines verront le jour dont une à Saint-Léger-sur-Dheune en Saône-et-Loire. La famille Perrusson marque l’histoire industrielle de son territoire grâce à la céramique. Devenus notables de la région, les Perrusson construisent leur résidence à proximité de l’usine en 1869. Cette petite maison bourgeoise, le pavillon Perrusson, profite d’une belle architecture, de décors simples, le tout dans un écrin de verdure avec un grand parc arboré. Entre 1892 et 1895, la demeure se voit enrichie d’une extension, le pavillon Desfontaines