Stratégie

À Dury, Extractis s’agrandit

L’expert en extraction du végétal, qui bénéficie d’un matériel unique en France, poursuit son développement. Grâce au Plan de relance, à l’appui du Conseil régional et des fonds européens, la structure a pu investir dans de nouveaux équipements et va construire une extension de 200 m².

Philippe De Braeckelaer, Christophe Buisset, Marie-Sophie Lesne et Anne Pinon dans le laboratoire d’Extractis. ©Aletheia Press /D. La Phung
Philippe De Braeckelaer, Christophe Buisset, Marie-Sophie Lesne et Anne Pinon dans le laboratoire d’Extractis. ©Aletheia Press /D. La Phung

Créé en 1984, Extractis, à Dury, est un acteur incontournable de la bioéconomie en Hauts-de-France. Tournée vers l’extraction végétale, l’association accompagne grands groupes, PME ou start-up dans leur R&D jusqu’à la mise au point d’un process industriel. 

« Nous intervenons à la fois dans l’utilisation et la valorisation de tout type de végétal pour des secteurs aussi divers que la cosmétique, la nutrition santé, la nutrition animale ou encore les additifs techniques », résume Philippe De Braeckelaer, Directeur général d’Extractis.

La structure travaille chaque année avec une centaine de clients. « Très peu de gens savent ce qui se fait ici puisque nous sommes liés par des contrats de confidentialité. Mais nous avons la chance d’avoir un équipement unique en France voire en Europe », ajoute celui qui insiste sur l’importance du travail en réseau opéré par Extractis. 

« Nous nous inscrivons pleinement dans l’écosystème de la bioéconomie local, notre objectif est de toujours apporter une solution à nos clients, d’où l’importance de collaborer avec d’autres acteurs comme les centres techniques, Improve, Pivert ou Bioeconomy for change [ndlr, ex-pôle IAR] », souligne Philippe De Braeckelaer. 

Aujourd’hui, Extractis compte 33 salariés répartis dans 4 000 m² de laboratoires et d’ateliers et bénéficiant de plus de 12 millions d’euros d’équipements. Sur 5 millions de budget annuel, 92% sont autofinancés grâce aux contrats décrochés en France et à l’international. Une part qui continue de croître.

Extractis bénéficie d’une unité pilote, une mini usine qui permet de vérifier les process créés en laboratoire. ©Aletheia Press/ D. La Phung

Investir en permanence

« Nous construisons des solutions économiquement acceptables pour les marchés. Vous pouvez avoir le plus beau produit du monde, si son prix est au-dessus de ce que le consommateur accepte de payer, ce sera un échec. Nous ne vendons pas du rêve, mais des solutions viables et industrialisables », note le dirigeant. 

Une expertise humaine qui s’appuie sur des équipements de pointe, d’où le besoin constant de nouveaux investissements. « Nous avons une personne en interne qui réalise un travail important de veille technologique, nous nous appuyons aussi sur celui effectué par la Région. Contrairement à nos confrères européens, nous sommes de moins en moins accompagnés par la puissance publique, nous devons donc être agiles et créatifs », sourit Philippe De Braeckelaer.

En plus des missions effectuées pour le compte de ses clients, Extractis imagine aussi la recherche de demain afin de proposer continuellement des solutions innovantes. En 2021, l’association a déboursé quelque 977 000 euros dans de nouveaux équipements. Un investissement accompagné à hauteur de 80% par l’État, la Région et le Feder.

S’agrandir pour se développer

Outre ce premier volet, Extractis a engagé plus de 500 000 euros – soutenus à hauteur de 417 540 euros par le Conseil régional, l’État et les fonds européens- dans un nouveau projet immobilier. 

Après la création d’une zone de stationnement entièrement financée sur fonds propres, le site va s’enrichir d’une extension de 200 m² dédiée au stockage. Ce nouvel espace, qui doit être livré en novembre prochain, va permettre à Extractis de réorganiser entièrement ses flux et la mise en place du principe de "marche en avant" pour que les produits sains ne puissent pas croiser les produits dits souillés.