Artisanat

A Cramont, Raphaël Vicart est agriculteur et boulanger bio

À 25 ans, Raphaël Vicart a aménagé une boulangerie bio dans la ferme de ses parents. Il y transforme une partie des céréales produites sur place.

La boulangerie de Raphaël Vicart est ouverte depuis un an.
La boulangerie de Raphaël Vicart est ouverte depuis un an.

Décidément, les agriculteurs ne manquent pas d’imagination, ni de volonté pour se diversifier. À Cramont, entre Flixecourt et Abbeville, Raphaël Vicart, 25 ans, tient, depuis un an, une boulangerie bio qu’il a aménagée dans une partie d’un ancien bâtiment de stockage de la ferme familiale. 

Elle se développe sur 130 m² et abrite un moulin venant de Lyon, un laboratoire et un magasin. Chaque mercredi et samedi de 9 h à 12 h 30, chacun peut venir chercher ses commandes passées via email, téléphone, sites sociaux, sms…

L'amour du travail artisanal chevillé au corps

« Je travaillais dans une laiterie, se raconte le discret jeune homme. J’ai voulu entamer une reconversion professionnelle et revenir sur l’exploitation familiale. J’aime bien travailler de mes mains. Mes parents m’ont beaucoup soutenu mais sans les banques le projet était impossible. Il fallait un conseiller qui y croit aussi. Le premier était septique. Le second aurait signé tout de suite… »

Après un CAP de boulangerie passé à Rouen, il s’est donc installé. Aujourd’hui, 10% de la production de blé est stockée puis écrasée pour entrer dans la composition du pain qu’il vend sur place. C’est ainsi que chacun peut notamment déguster des boules (1 kg, 500 g et 250 g), des baguettes tradition, des bâtards, du pain complet (500 et 250 g), des baguettes aux céréales (pavot, graines de lin, sésame, tournesol, courges), des gourmandises comme des financiers et des pains au lait.

Laboratoire de saveurs gourmandes

Pour les fêtes, il teste de nouvelles recettes comme par exemple du pain complet avec noix et raisin secs. Ses clients, qui viennent de la commune, de la côte picarde et même d’Amiens « apprécient ce pain qu’ils peuvent congeler et décongeler sans souci, résume Raphael Vicart. Il se garde deux ou trois jours. »

Il y a quelques semaines, son activité a fait l’objet d’un reportage matinal sur la radio RTL. Une mise en lumière qui lui a apporté une nouvelle clientèle. À la suite, le Conseil départemental de la Somme lui a demandé de livrer trois collèges des environs le jeudi : « C’est dans ces moments là que l’on se rend compte que gens écoutent la radio. C’est un plus », assure t-il.

Si l’an dernier au moment de son lancement coïncidant avec le premier confinement, les clients étaient nombreux, il a enregistré, comme beaucoup de producteurs, une baisse à partir de l’été dernier. Cet hiver, toutefois, sa boulangerie commence à trouver sa vitesse de croisière…

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Le jeune artisan teste régulièrement de nouvelles recettes.
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Le moulin du jeune boulanger vient de Lyon.