Stratégie
À Chauny, la Compagnie du bicarbonate a développé un verre-doseur à tout faire
C’est une belle histoire entrepreneuriale que vit la Compagnie du bicarbonate. Si elle développe un grand nombre de produits qui couvrent nettoyages divers et variés, entretien, bien-être, cuisine et gastronomie, l’entreprise milite aussi pour une consommation éclairée. Rencontre avec deux de ses promotrices.
À Chauny, c’est une PME qui monte. Vite. En grand… La Compagnie du bicarbonate, « boutique écologique spécialisée pour la vente de bicarbonate de soude », a développé un nouveau produit, et une autre manière d’utiliser ses produits via le Do it by yourself : le verre-doseur à tout faire. « L’entreprise vend des produits d’entretien d’origine naturelle : du savon, des cristaux de soude. Sa valeur première, c’est consommer mieux et faire consommer mieux », explique avec simplicité Émeline Legrand, web-marketeuse depuis une année au sein de l’entreprise.
Dans son bureau, Justine Renteux, première embauchée et boîte à outils de l’entreprise, renchérit : « Le bicarbonate a un usage infini. Nous avons été les premiers à nous y lancer alors qu’il n’y avait plus qu’un seul bicarbonate en rayon dans les magasins. Nous élargissons la gamme avec d’autres produits naturels. Comme nous ne vendons que des produits que nous connaissons, nous allons moins vite. On a la réputation d’avoir cet expert dans nos locaux, on est régulièrement consultés. Même par des concurrents... »
À la rentrée scolaire, l’entreprise a innové et poussé son idée-maîtresse axée sur le "faire soi-même". « Nous avons fait notre flacon doseur qui permet de fabriquer huit recettes pour nettoyer toute la maison. Cela recouvre tous les besoins du ménage à la maison », explique la cadre. Une proposition qui va dans le sens d’un changement des mentalités observé ces dernières années. Avec les changements climatiques, « les gens cherchent à consommer mieux, cherchent des produits faciles d’accès, des produits à mélanger. Et de notre côté, nous voulons redémocratiser un produit qui a été oublié… », conclut Émeline Legrand.
Un méga-mug à recettes
Le doseur est un méga-mug en verre sur lequel les huit recettes sont gravées à la main. D’une contenance d’un litre, il ne nécessite aucun ustensile supplémentaire pour réaliser les mélanges. Leurs usages vont de l’entretien du linge, de la vaisselle à celui des sols… « Nos recettes sont en cours de perfectionnement, il y aura des up-dating », précise Justine Renteux. Des tests ont été réalisés en interne et d’autres sont en cours pour élargir le panel. Des retours clients commencent à arriver un mois après son lancement.
Pour diminuer l’impact environnemental de la Compagnie du Bicarbonate, les verres sont fabriqués en France par Decover, avant de faire un passage dans un Esat local. « Nos sachets aussi sont français », glisse Justine Renteux. Les recettes et les produits semblent plaire aux consommateurs et le créateur a eu le nez creux. Avant de créer la Compagnie du Bicarbonate, Nicolas Palangié travaillait comme responsable du développement chez Solvay, fabricant mondial de bicarbonate, et avait soumis l’idée de se tourner vers les consommateurs grand public. La stratégie de Solvay était de rester chez les professionnels. Nicolas Palangié s’est donc glissé dans la peau d’un entrepreneur et son concept a cartonné.
Une courbe de croissance conséquente
L’activité de la Compagnie du bicarbonate ressemble à une fusée. En quasi sommeil jusqu’en 2015, la société prend ensuite son essor. En 2016, elle facture 0,8 million d‘euros avant de s’envoler vers d’autres sommets. En 2020, elle passe le cap des 2 millions d’euros et sa croissance s’accélère encore en 2021 (3,3 millions d’euros), année de la reprise par Quentin Patfoort. En 2022, elle culmine à 4,2 millions d’euros. Mieux, l’entreprise génère peu ou prou un résultat net d’un demi-million d’euros depuis trois ans. Et ce, sans dette et avec 26 salariés - dont huit en production - en 2022.
L’entreprise devrait continuer du voir ses effectifs augmenter si son activité suit la même courbe qu’hier. Son marché actuel ne couvre que la France et la Belgique avec une quarantaine de partenaires commerciaux et un second réseau pour d’autres gammes de produits. La distribution en grande surface s’étend, pendant que les marketplaces sont également exploitées comme canal de vente par l’entreprise. Une success story qui devrait assurer de beaux jours au bicarbonate.