À Calais, l'écoquartier s'installe en centre-ville
Le 25 mars dernier, la première pierre des 19 maisons neuves au sein de l’écoquartier Blériot-Descartes a été posée. L’écoquartier est un projet de très grande ampleur qui avait pris beaucoup de retard en raison d’un manque d’acheteurs… En effet, le projet d’écoquartier avait pris du plomb dans l’aile depuis le début des travaux d’aménagement – qui sont entièrement finis –, puisqu’il fallait attendre, avant le début de la construction d’immeubles, d’avoir atteint un certain nombre d’habitants prêts à résider dans les lots prévus. En 2010, il était question de construire, parmi ces logements, 20% de HLM environ. Pourcentage revu à la hausse depuis, en raison de la crise économique… Le nombre de logements, quant à lui, suit une tendance plutôt baissière. De 348, il passe désormais à un nombre estimé entre 280 et 320. Les îlots du quartier devaient être intégralement constitués de logements, il est désormais probable que l’un d’eux sera consacré à des commerces ou à des bureaux. Le grand chantier devant laisser place à l’écoquartier avance donc, lentement mais sûrement, Natacha Bouchart, maire de Calais, l’assure : «Sur mes six ans de mandat, je vois avancer ma ville en termes d’urbanisme. Chaque projet y trouve sa place. Il faut montrer qu’en centre-ville, il y a une certaine qualité de vie…» Ladite qualité de vie est bien soulignée par l’édile : «C’est un quartier particulier. Un écoquartier en centre-ville avec vue sur le beffroi…»
Écoquartier. Le quartier est, il est vrai, particulier. Outre une réelle densité de logements sociaux, bien que celle-ci ait été quelque peu forcée par le destin, les bâtiments du quartier devraient tous être labellisés BBC (“Bâtiment basse consommation”), les éclairages publics sont à LED (moins énergivores que les éclairages traditionnels), de grands espaces verts sont déjà tracés, et des voies pour piétons et cyclistes ont été aménagées afin de circuler au sein de ce nouvel écoquartier. Les habitants circuleront dans de petites allées entourées d’arbres, où il sera impossible de faire entrer une voiture. Au programme, évidemment, des logements sociaux, mais aussi des maisons en accession à la propriété, des duplex, des triplex…
Sujet du jour. Le lot inauguré le 25 mars est composé de cinq maisons en accession à la propriété, gérées par Copronord habitat, qui pourront être acquises par le biais d’une location-accession : les acheteurs potentiels n’auront pas à fournir d’apport et pourront acheter leur bien sous la forme d’un loyer qu’ils verseront directement à Copronord la première année. Le prix du bien comprendra évidemment les frais de gestion constituant une épargne. Au bout de douze mois, les nouveaux propriétaires pourront se rapprocher d’une banque afin de prétendre à un prêt. D’autre part, 14 maisons locatives ont elles aussi vu leur première pierre posée. Cette fois, c’est Habitat 59/62 Picardie qui proposera ces logements individuels sociaux de type 3 et 4.
«Repeupler la ville». Natacha Bouchart a insisté sur sa volonté de repeupler la ville, dont le nombre d’habitants a chuté l’an dernier selon l’INSEE. Ainsi, cinq millions d’euros d’argent public ont été investis dans le projet. Malgré une année 2015 «foudroyante» selon les propres mots du maire de Calais, un certain volontarisme persiste : «Plus on a de difficultés, au plus on a de projets. Nous multiplions les investissements.» Même si «reconstruire une ville et reconquérir une population partie n’est pas chose simple». Il faut aussi inclure dans ces projets une dimension sociale. C’est chose faite avec le pourcentage élevé de logements sociaux, mais aussi via le soutien à l’emploi local. Les Carrières du Boulonnais sont ainsi mises à contribution pour «préserver le savoir-faire local».
Rendez-vous en mai pour la visite d’un logement témoin, organisée par le promoteur Mon Duplex, dont les chantiers ont commencé il y a déjà quelques mois. L’écoquartier, lui, devrait être terminé en 2019…